Les relations entre Alger et Paris ont atteint apparemment un point de non-retour. Mercredi soir, le Conseil de la Nation algérien, chambre haute du Parlement, a annoncé la suspension de ses relations avec le Sénat français, marquant une escalade significative des tensions diplomatiques entre les deux pays.
La rupture est consommée, le Parlement algérien coupe les liens avec le Sénat français
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes, exacerbées par la visite officielle du président du Sénat français, Gérard Larcher, au Maroc la semaine précédente. Lors de ce déplacement, Gérard Larcher s’est rendu dans les provinces du sud du Maroc, réaffirmant le soutien de la France à l’intégrité territoriale du Maroc, une position qui a suscité la vive opposition du côté d’Alger.
La reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en juillet dernier a été un point de rupture majeur. L’Algérie a rappelé son ambassadeur en France, dénonçant une démarche qu’elle juge contraire au droit international. Les visites répétées de responsables français dans les provinces du sud du Maroc, notamment celle de la ministre de la Culture Rachida Dati, ont également alimenté le mécontentement ce pays frontalier du Maroc.
Des mesures restrictives et des avertissements
En réponse, la France a annoncé des mesures restrictives visant certains « dignitaires algériens », limitant leur circulation et leur accès au territoire français. Le gouvernement français a également averti de mesures plus sévères en cas de persistance de la « non-coopération » algérienne.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a pour sa part, qualifié ces mesures de « nouvelle provocation », tandis que le ministre français de l’Intérieur a critiqué ouvertement Alger, évoquant un manque de coopération et menaçant de « démonstration de force ».
Cette rupture des relations parlementaires s’inscrit dans une dégradation continue des relations franco-algériennes, marquée par un climat de tension et de méfiance. Le dialogue entre les deux nations semble compromis, laissant place à une escalade diplomatique inquiétante.