Jean-Louis Billon aborde un sujet sensible qui suscite de nombreux débats et controverses depuis plusieurs années sur le continent : les pays africains sont-ils réellement indépendants ? L’homme d’affaires ivoirien donne son point de vue et explique sa conception d’un « pays réellement indépendant ».
Pour Jean-Louis Billon, la vraie indépendance passe par une économie puissante
D’un point de vue juridique et politique, les pays africains sont indépendants depuis leur accession à la souveraineté dans les années 1960. Cependant, cette indépendance reste, selon Jean-Louis Billon, très relative lorsqu’on l’analyse en profondeur.
« Nous sommes des pays indépendants. Maintenant, c’est à nous de savoir prendre les bonnes décisions et de nous départir de l’aide extérieure. C’est à nous-mêmes de faire les bons choix. L’indépendance, c’est à nous de l’affirmer », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à Vox Africa.
Il insiste sur le fait que la véritable indépendance ne se décrète pas, mais se construit à travers des décisions stratégiques visant à renforcer l’autonomie des États, notamment sur le plan économique.
Pour Jean-Louis Billon, un pays ne peut se dire réellement indépendant que s’il possède une économie solide. « Une véritable indépendance, c’est d’avoir une économie puissante. Quand vous avez une économie forte, vous avez les moyens de votre politique. Tout le reste, c’est du bavardage. Quand votre population est pauvre, affamée, elle n’est pas indépendante », a-t-il affirmé avec conviction.
L’homme d’affaires met en avant la nécessité pour les États africains de bâtir une souveraineté économique durable. Il prend l’exemple des grandes puissances mondiales pour illustrer son propos. « Les États-Unis peuvent se permettre d’imposer leur vision au monde parce qu’ils sont la première puissance économique mondiale. Une économie forte repose avant tout sur la bonne gouvernance. Si le FMI et la Banque mondiale interviennent dans votre pays, c’est parce que vous avez mal géré. Si vous gérez bien, vous n’avez pas besoin d’eux », a-t-il conclu.