Le monde du cinéma est en deuil. Le célèbre cinéaste malien, Souleymane Cissé, s’est éteint ce mercredi 19 février à Bamako, laissant derrière lui un héritage cinématographique immense et une empreinte indélébile sur le cinéma africain. Sa disparition, survenue à quelques jours de l’ouverture du FESPACO dont il était membre du jury, a plongé le Mali et le continent africain dans la tristesse.
Souleymane Cissé : un héritage cinématographique exceptionnel
Souleymane Cissé, double détenteur de l’Étalon de Yennenga, grand prix du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, a marqué l’histoire du cinéma africain. Son film « Yeelen (La Lumière) », sorti en 1987, a été récompensé par le Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes, une consécration pour le cinéma africain.
Le Mali va apporter quelque chose à l’humanité, je dis bien à l’humanité. Donc, créons nos savants, créons nos hommes de culture. Faisons avancer le monde, faisons avancer le Mali, a déclaré Souleymane Cissé lors d’une conférence de presse quelques heures avant sa mort, témoignant de son engagement pour le développement de la culture et du cinéma africain.
La carrière de Souleymane Cissé a été jalonnée de distinctions et d’hommages. En mai 2023, il est devenu le deuxième africain à recevoir le Carrosse d’Or, une récompense décernée par la Société des Réalisatrices et Réalisateurs de films (SRF) pour l’ensemble de ses œuvres.
Lors de sa dernière conférence de presse, il a présenté deux nouvelles distinctions qui lui ont été décernées : le Prix de l’« Icône culturelle » décerné par le festival du film africain de la Silicon Valley (SVAFF) et un prix honorifique saluant son rôle pour le cinéma africain, décerné par la Mission médicale Sunu Reew à Banjul.
Les échanges avec la presse ce mercredi matin résonnent désormais comme un adieu au cinéma, au Mali et au monde entier. Souleymane Cissé laisse derrière lui une œuvre riche et engagée, un héritage précieux pour les générations futures de cinéastes africains.