La Commission Électorale Indépendante (CEI), chargée d’organiser la présidentielle d’octobre prochain, est rejetée à 57 % dans un sondage par des Ivoiriens. Ce rejet inquiète alors que les formations d’opposition exigent une révision de la liste électorale.
Des ivoiriens rejettent l’actuelle CEI à 57%.
La CEI va-t-elle, une fois de plus, être au centre d’une crise politique en Côte d’Ivoire ? L’organe chargé d’organiser l’élection présidentielle d’octobre prochain ne fait déjà plus l’unanimité. Alors qu’elle dispose d’un budget de plus de 27,5 milliards de FCFA pour la révision de la liste électorale, son président, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, refuse de procéder à cette révision avant les élections d’octobre.
Son argument ? Son institution ne peut se permettre une telle opération par manque de temps. Faux, lui rétorque l’opposition, qui estime qu’en commençant la révision de la liste électorale (RLE) dans les prochaines semaines, la CEI aurait suffisamment de temps pour présenter une liste électorale corrigée de toutes ses erreurs. Mieux encore, cette révision pourrait permettre d’ajouter plus de 2 millions de nouveaux électeurs, rapprochant ainsi le scrutin des standards internationaux.
C’est une fin de non-recevoir à la CEI, qui tente, sans convaincre, d’expliquer qu’elle est dans l’incapacité d’accomplir cette mission, alors même qu’elle dispose de moyens financiers suffisants. Son président, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, malgré son incapacité à satisfaire toutes les parties prenantes, ne parle à aucun moment de démission. Sa position, soutenue par le parti au pouvoir, le RHDP, accentue son rejet par de nombreux Ivoiriens.
C’est dans cette atmosphère tendue que le média Linfodrome a réalisé un sondage. Sur un échantillon de 4 818 personnes, 2 756 sondés ont répondu : « La CEI n’est pas du tout crédible et ne rassure pas quant à l’organisation des prochaines élections », soit 57 % des sondés. En revanche, 1 361 personnes estiment que « la CEI est très crédible et rassurante pour l’organisation des prochaines élections », ce qui représente seulement 28 % des votants. Enfin, 701 sondés ont refusé de se prononcer, déclarant « ne pas avoir d’opinion sur la question ».
En 2011, la CEI, sous l’ex-président Laurent Gbagbo, avait favorisé une grave crise post-électorale ayant entraîné la mort de 3 500 personnes. Le refus des actuels dirigeants de l’organe, curieusement plus prompts à envisager une révision de la liste électorale après l’élection présidentielle, crispe les positions.