La décision des États-Unis de suspendre leur aide au développement a des conséquences majeures en Afrique. En Côte d’Ivoire, l’ONG Indigo, qui œuvre pour le dialogue et la participation citoyenne, a dû interrompre ses activités. Cette situation met en lumière la fragilité du secteur associatif et les risques pour la stabilité des régions vulnérables.
L’USAID, un partenaire essentiel pour la Côte d’Ivoire
L’Agence américaine pour le développement international (USAID) joue un rôle crucial dans le financement de nombreux projets en Côte d’Ivoire. En 2024, elle avait alloué 115 millions de dollars au pays, dont 20 millions pour le programme « Résilience pour la paix ». Ce projet visait à prévenir l’extrémisme violent et à renforcer la cohésion sociale dans les zones frontalières avec le Mali et le Burkina Faso. Le gel de ces fonds compromet la réalisation de ces objectifs et fragilise les populations déjà exposées à l’instabilité.
Des répercussions mondiales
La Côte d’Ivoire n’est pas un cas isolé. Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a averti qu’il pourrait être contraint de suspendre ses opérations dans une vingtaine de pays si l’aide américaine n’est pas rétablie. Des centaines de milliers de personnes qui dépendent de l’aide humanitaire pour leur survie pourraient se retrouver sans assistance. Des programmes vitaux, tels que l’approvisionnement en eau potable au Burkina Faso et le soutien à des boulangeries au Darfour, sont menacés.
Au-delà de l’aspect financier
Pour les acteurs locaux, l’inquiétude dépasse les considérations financières. Séverin Kouamé, directeur exécutif d’Indigo, craint que cette interruption ne détruise la confiance établie avec les communautés locales. « C’est un travail de longue haleine qui risque d’être anéanti », déplore-t-il. « Les populations vont se sentir abandonnées et cela peut avoir des conséquences graves sur la sécurité et la stabilité de la région ».
Un appel à la responsabilité
Face à cette situation critique, les organisations de la société civile appellent les États-Unis à reconsidérer leur décision. Elles soulignent l’impact désastreux de cette mesure sur les populations les plus vulnérables et la nécessité de maintenir l’aide au développement pour consolider la paix et la stabilité en Afrique.