Le Niger traverse une période de tensions, marquée par des accusations envers l’Union africaine et l’annonce des Assises nationales pour déterminer la durée de la transition politique. Le gouvernement de transition, issu du coup d’État du 26 juillet 2023, doit faire face à des défis à la fois sur le plan régional et interne.
Niger : le bras de fer avec l’UA et la longue marche vers la transition
Le chef de la diplomatie nigérienne, Bakary Yaou Sangaré, a exprimé de vives critiques à l’égard de l’Union africaine. Il a dénoncé des manœuvres de l’organisation, notamment l’exclusion de la délégation de son pays lors d’un récent sommet à Brazzaville. Le ministre nigérien a directement mis en cause Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, dans cette décision.
Selon Bakary Yaou Sangaré, cette mise à l’écart diplomatique illustre les pressions subies par le Niger depuis le changement de régime. Il a révélé que le Premier ministre s’attendait à être invité, mais que cela n’a pas été le cas. « Nous avons interdit que l’on parle de nous en notre absence », a-t-il ajouté, suggérant que le Niger et ses alliés de l’AES ont décidé de ne plus participer à certains forums internationaux où leur présence n’est pas respectée.
Préparatifs pour les assises nationales
Parallèlement à ces tensions diplomatiques, le Niger se prépare à tenir des Assises nationales du 15 au 19 février 2025. Cette rencontre, annoncée par le ministre de l’Intérieur Mohamed Tomba, vise à fixer la durée de la transition politique. Le général Abdourahamane Tiani, président de la transition, a nommé les membres de la Commission nationale chargée de conduire les travaux de ces assises.
Cette commission, composée d’une vingtaine d’anciens ministres, de hauts fonctionnaires et de représentants de la société civile, aura pour mission d’exploiter la synthèse des Assises régionales et de proposer un avant-projet de la Charte de la transition. Elle devra également élaborer et diffuser les directives à suivre, ainsi que définir la méthodologie des Assises nationales. La commission est structurée autour de cinq sous-commissions thématiques, couvrant des domaines essentiels tels que la paix, la sécurité, la refondation politique, l’économie, la géopolitique et la justice. Elle dispose de trois semaines pour rendre son rapport final.