Au Cameroun, la culture de la canne à sucre est secouée par une crise sociale sans précédent. Des affrontements violents ont éclaté entre les coupeurs de canne de la Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM) et les forces de l’ordre. Les travailleurs dénoncent leurs conditions de travail qu’ils jugent « esclavagistes » et réclament des salaires plus décents.
Cameroun: une grève qui dégénère en émeute
Le conflit a pris une tournure dramatique lorsque la grève des coupeurs de canne a dégénéré en émeute. Des scènes de violence ont éclaté, causant la mort d’un employé et blessant une dizaine de personnes, dont des policiers. Le maire de Nkoteng, Hubert Esaïe Kanga, a déclaré : « Nous avons aussi enregistré cinq blessés, dont deux policiers qui ont dû être évacués. Il y a eu des casses de véhicules. »
Les travailleurs, quant à eux, témoignent de la dureté de leurs conditions de travail. Une employée, sous couvert d’anonymat, a confié : « Nous travaillons durement, couper la canne, ce n’est pas facile. On peut même dire que c’est de l’esclavage payé pour le moment. Mais nous endurons ce travail. »
Réactions et perspectives
Ces événements ont suscité de vives réactions dans la classe politique camerounaise. Les images de violence ont choqué l’opinion publique et les appels au calme se sont multipliés. Des réunions de crise ont été organisées pour tenter de désamorcer la situation.
La SOSUCAM, filiale du groupe français Somdiaa, a finalement annoncé une revalorisation de la prime mensuelle et du salaire de base des ouvriers. Cependant, il reste à voir si ces mesures suffiront à apaiser la colère des travailleurs et à résoudre les problèmes de fond.
La crise de la canne à sucre au Cameroun met en lumière les difficultés rencontrées par les travailleurs agricoles dans un contexte de mondialisation et de pression sur les coûts. Elle rappelle également la nécessité d’un dialogue social constructif pour garantir des conditions de travail justes et dignes pour tous.