C’est l’amertume que ressent le monde culturel béninois depuis le début de l’année 2025. Les décès des jeunes artistes s’enchainent. Face à une telle situation, Richard Flash brise le silence et lance un appel fort.
Musique béninoise en deuil : Richard Flash alerte sur une crise profonde
Ces derniers mois ont été éprouvants pour le monde culturel béninois. Une vague de disparitions qui suscite une vive inquiétude parmi leurs pairs encore en vie. Richard Flash, figure emblématique de la musique béninoise, se dit particulièrement préoccupé par cette situation. Il s’est notamment confié sur ses réseaux sociaux.
Richard Flash peine à trouver les mots face à la disparition en série de ses confrères musiciens. « Parfois, certaines de nos douleurs doivent être vécues et canalisées en silence… Devant la mort, nous n’avons aucune force. Croisons juste les bras et prions très fort », a-t-il écrit sur sa page Facebook, en réaction au décès de Willy Mignon. Visiblement accablé, l’artiste aujourd’hui reconverti en entrepreneur culturel poursuit : « Depuis peu, je me sens impuissant devant certaines situations et surtout face à la mort, qui n’arrête pas de briser des rêves et des vies dans ma famille musicale. » Une publication qui a rapidement fait le tour de la toile.
Richard Flash évoque ensuite les disparitions successives de ses collègues Praouda, Sêmêvo et Willy Mignon, s’interrogeant sur un éventuel présage. « Je sais qu’il n’y a pas que les artistes qui meurent, car il y a des milliers de décès chaque jour à travers le monde. Mais depuis la mort de mon frère Praouda, de Sêmêvo et maintenant Willy Mignon, je me demande si le Fâ de cette année ne l’avait pas déjà prédit pour nous en avertir. »
Un appel à soutenir les artistes de leur vivant
Au-delà de ces pertes tragiques, Richard Flash exprime un profond regret : celui de ne pas avoir pu faire davantage pour ces artistes de leur vivant. « Qu’avons-nous apporté à leur vie et à leur carrière avant leur départ ? », s’interroge-t-il. Loin de là, l’artiste exhorte à une prise de conscience collective pour venir en aide à ceux qui sont encore en vie. Selon lui, la véritable urgence est de redonner confiance aux artistes béninois et de les aider à mieux se valoriser. « Beaucoup d’artistes ont perdu confiance en eux parce qu’on leur répète qu’ils ne sont pas assez perfectionnés, qu’ils ne sont pas les meilleurs », déplore-t-il. « Ils sont déjà morts dans l’âme avant même le jour de leur décès », ajoute-t-il, soulignant l’urgence d’un changement profond dans l’industrie musicale béninoise.
Par ailleurs, Richard Flash se dit prêt à jouer pleinement son rôle dans cette transformation. « Si je suis aujourd’hui à la tête de la Centrale Company, c’est parce que j’ai pris la décision de me mettre au service de la nouvelle génération pour faire bouger les choses », explique-t-il. Enfin, il insiste sur l’importance de valoriser les talents locaux et de promouvoir l’excellence. « Il faut accorder plus de considération à nos artistes, mettre en avant la compétence et le mérite, et surtout travailler dur pour changer la donne », confie-t-il.