Le géant français de l’uranium, Orano, a porté un nouveau coup dans son bras de fer avec la junte militaire nigérienne. Le groupe vient de déposer une deuxième requête d’arbitrage international, cette fois-ci ciblant les activités de sa filiale Somaïr.
Orano réclame des milliards
Après avoir perdu le contrôle de la mine d’Imouraren, Orano accuse désormais le Niger d’entraver la commercialisation de la production de Somaïr. Cette situation, selon le groupe français, a considérablement fragilisé la santé financière de sa filiale. Conséquence directe : le géant de l’uranium réclame d’importants dommages et intérêts et entend bien récupérer le stock de concentré d’uranium, évalué à près de 300 millions d’euros.
« Ce contentieux est le dernier recours possible après plusieurs tentatives de résolutions amiables toujours restées sans réponses », a déclaré un représentant d’Orano, soulignant ainsi l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations.
Ces nouvelles procédures d’arbitrage viennent s’ajouter à celle lancée en décembre dernier concernant la mine d’Imouraren. Orano a ainsi engagé deux fronts juridiques distincts pour faire valoir ses droits et récupérer les sommes qu’il estime lui être dues.
« Nous n’avons d’autre choix que de recourir à la justice internationale pour faire respecter nos droits et protéger nos investissements », a ajouté le représentant d’Orano.
Ce conflit oppose les intérêts d’une multinationale à ceux d’un État en proie à une instabilité politique. Les enjeux sont considérables, tant sur le plan économique que géopolitique. L’uranium est une ressource stratégique, et le Niger est l’un des principaux producteurs mondiaux.
L’issue de ces procédures d’arbitrage aura des répercussions importantes sur les relations entre la France et le Niger, ainsi que sur l’avenir de l’industrie minière dans ce pays.