Le scandale de la réhabilitation du Stade du 4 Août prend une nouvelle dimension avec la mise en examen de plusieurs personnalités, dont un ancien ministre des Sports du Burkina Faso.
L’affaire qui entoure la rénovation du principal stade burkinabè continue de faire grand bruit. Les autorités judiciaires ont mis en examen plusieurs individus et entreprises, soupçonnés de fraude dans la gestion de ce projet d’envergure. Parmi les mis en cause figure Dominique Nana, ancien ministre des Sports, ainsi que des responsables d’entreprises ayant participé au chantier.
Burkina Faso : des travaux bâclés et un marché attribué de manière douteuse
Le Stade du 4 Août, suspendu en 2021 par la CAF en raison de son état dégradé, devait faire l’objet d’une rénovation complète. Un marché d’un montant de plus de 15 milliards de francs CFA avait été attribué à un groupement d’entreprises, dont les travaux se sont révélés non conformes aux normes.
« Lors d’une inspection de la CAF en août 2023, il a été constaté que tout était à refaire », a déclaré le procureur du Faso, Blaise Bazié. Suite à cette découverte, le président du Faso a ordonné une enquête approfondie.
Les investigations ont mis en évidence de nombreuses irrégularités dans la passation et l’exécution du marché. « Des experts, ainsi que l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), ont contribué aux enquêtes. Ces dernières ont mis en lumière des anomalies au profit du groupement SIFA SA, AL Mounia et TRUVA INSAAT », a précisé le procureur.
Les mis en cause sont poursuivis pour fraude à la commande publique, surfacturation et faux en écriture. « Ces personnes attendaient d’être impliquées au fond », a souligné Blaise Bazié, laissant entendre que de nouvelles révélations pourraient encore surgir.
Cette affaire met en lumière les failles dans la gestion des grands projets publics au Burkina Faso et soulève des questions sur la lutte contre la corruption. Elle ébranle la confiance des citoyens envers les institutions et pourrait avoir des répercussions sur l’image du pays à l’international.
L’instruction judiciaire est en cours et permettra de déterminer les responsabilités de chacun et de fixer les sanctions appropriées. Cette affaire rappelle l’importance de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence dans la gestion des deniers publics au Burkina Faso.