La DGID (Direction Générale des Impôts et des Domaines) change de main. Jean Koné est désormais le nouveau patron de ladite institution, mère des finances de l’État du Sénégal. Nommé en Conseil des ministres ce mercredi 8 janvier 2025, il succède ainsi à Abdoulaye Diagne, en poste depuis le 9 février 2023.
Qui est Jean Koné, le nouveau patron de la DGID ?
Titulaire du matricule de solde n° 608855/F, Jean Koné est un inspecteur principal des impôts hors pair. Il a précédemment occupé le poste stratégique de Directeur du Renseignement et des Stratégies de Contrôle Fiscal. Le nouveau directeur de la DGID est réputé pour son expertise dans le renseignement fiscal et la lutte contre l’évasion fiscale. Sa connaissance approfondie des méandres des finances publiques lui a valu ce poste à la tête de l’une des institutions clés des finances sénégalaises.
Contexte de la nomination de Jean Koné à la DGID
La gestion d’Abdoulaye Diagne à la tête de la Direction Générale des Impôts et des Domaines ne souffrait, avant son départ, d’aucune contestation. Au contraire, en prenant la relève de Bassirou Samb, il s’était investi, en moins de deux ans, à moderniser les processus de collecte des impôts et à renforcer les mécanismes de transparence. Cependant, le gouvernement de Bassirou Diomaye et d’Ousmane Sonko vise plus grand.
D’où la nomination de Jean Koné. Avec ce dernier, l’État vise à maximiser les recettes fiscales et à améliorer la gestion foncière. Cela, sans nul doute, offrira un financement au pouvoir central politique pour ses programmes de développement. Il faut rappeler que l’une des grandes orientations du gouvernement du Sénégal est la rationalisation des dépenses publiques et une politique de réduction de l’endettement.
Ambition du gouvernement du Sénégal dans le domaine fiscal
Le 27 décembre 2024, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a fait une déclaration de politique générale. Dans son intervention, il a révélé la nouvelle politique fiscale du pays. Celle-ci consiste à faire passer en priorité le taux de pression fiscale à 20 % au minimum.
» Aujourd’hui, nous sommes à un taux de pression fiscale d’un peu moins de 18 %, en deçà donc du ratio de 20 % fixé par le critère de convergence de l’UEMOA. Notre ambition est d’atteindre et de maintenir un taux de pression fiscale supérieur ou au moins égal à 20 % « , a-t-il déclaré.
Mesures prises par le Sénégal pour atteindre cet objectif
Le gouvernement du Sénégal va se donner les moyens pour pallier le phénomène incontrôlé des niches fiscales, avec son corollaire de pertes de recettes mal ou sous-évaluées. À en croire le Premier ministre, le Sénégal procédera à une évaluation de l’impact économique et social des avantages fiscaux, au-delà des évaluations budgétaires habituelles. Ces dépenses, évaluées sur la période 2019-2022, s’élèvent à 2 232 milliards FCFA.
Autre mesure envisagée : le gouvernement prévoit le retrait de toutes les conventions bilatérales avec des paradis fiscaux. Une renégociation des clauses défavorables des conventions conclues avec des États à fiscalité normale est également en vue, notamment pour les conventions de non-double imposition avec certains pays. Un Sénégal nouveau est attendu par tous.