Hassan Dakhlallah (d’origine libanaise), magnat du BTP et PDG du groupe Porteo, est au cœur d’une enquête explosive menée par la justice française. Des figures importantes du régime d’Alassane Ouattara, Tene Birahima Ouattara et Amédé Koffi Kouakou, sont également cités dans cette affaire de blanchiment, selon Africa Intelligence, alors que la présidentielle de 2025 occupe les esprits des différents leaders en Côte d’Ivoire.
Une enquête sur Hassan Dakhlallah du groupe Porteo inquiète le régime Ouattara
Lancée par un juge d’instruction de Nanterre, en France, l’enquête porte sur des flux financiers suspects entre la Côte d’Ivoire et la France. Hassan Dakhlallah, via le groupe Porteo, est accusé d’être en affaire douteuse avec des personnalités politiques ivoiriennes de premier rang à travers des circuits opaques. Les investigations de la police économique française ont révélé que certains proches de ministres d’Alassane Ouattara, notamment Tene Birahima Ouattara et Amédé Koffi Kouakou, pourraient être bien impliqués dans ces transactions douteuses.
Africa Intelligence, révèle qu’un proche du ministre des travaux publics de Côte d’Ivoire, M. Amédé Koffi Kouakou, a été trouvé dans un bien immobilier d’Hassan Dakhlallah dans la capitale française, ce qui démontre la force de leurs liens. Selon le confrère, le Ministre a même annulé ses déplacements prévus à Paris de peur d’une arrestation par la justice française dans le cadre de cette enquête. « …les noms de plusieurs ministres ivoiriens apparaissent directement dans le dossier. À commencer par celui de la défense, Tene Birahima Ouattara« , écrit le confrère.
Des perquisitions effectuées dans des appartements parisiens appartenant à Hassan Dakhlallah ont révélé des montants importants en espèces et des voitures de luxe. Lors de ces fouilles, les enquêteurs ont découvert un fils d’Amédé Koffi Kouakou, présent dans un appartement lié à Hassan Dakhlallah. Cela renforce les soupçons sur les connexions très forte entre ce dernier et les cercles politiques ivoiriens.
Les ramifications de l’affaire
L’un des éléments centraux de cette enquête serait le rôle présumé d’un réseau financier de type “hawala” dirigé par des personnalités proches d’Hassan Dakhlallah et de l’ancien chef rebelle Guillaume Soro. Ce système aurait permis le transfert discret de fonds entre Abidjan et Paris pour récompenser ou influencer des membres du régime d’Alassane Ouattara.
Parmi les figures visées par cette enquête, Tene Birahima Ouattara (ministre de la Défense) frère cadet du président Alassane Ouattara, qui attire l’attention des enquêteurs juste pour sa proximité avec l’homme d’affaires libanais. Il est notamment accusé d’avoir utilisé le jet privé de Dakhlallah, ce qui en soi n’est pas un crime, mais qui pourrait cacher des liens d’affaires avec ce libanais, propriétaire de l’entreprise Porteo qui a réalisé 23,5 M€ de chiffre d’affaires en 2023.
Pendant ce temps, Amédé Koffi Kouakou, en charge de l’attribution de nombreux marchés publics, voit son nom lié à ces transactions grâce à des éléments recueillis lors des perquisitions, mais que le confrère n’a pas exposé.
Un scandale d’État imminent ?
Cette affaire pourrait devenir un véritable casse-tête politique pour le régime d’Alassane Ouattara, déjà mis sous pression par la candidature de Tidjane Thiam à la présidentielle de 2025. La source note un silence des personnalités impliquées, comme Tene Birahima Ouattara et Amédé Koffi Kouakou, ce qui n’arrange pas les choses.
Pendant ce temps, Hassan Dakhlallah tenterait de préparer une contre-attaque judiciaire, avec le soutien discret de ses alliés en Côte d’Ivoire.
La justice française poursuivrait en tout cas ses investigations dans l’affaire Hassan Dakhlallah et les activités du groupe Porteo, figure centrale de cette saga, déjà accusé par le passé par Orange Côte d’Ivoire de la destruction des installations de son réseau.