Les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) à savoir : Burkina Faso, Mali, et Niger; ont rejeté catégoriquement la proposition de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’un délai de rétractation de six mois avant leur retrait définitif de l’organisation.
Malgré le délai de rétractation accordé par la CEDEAO, l’AES maintient son retrait de l’institution
Dans un communiqué publié dimanche et signé du général d’armée Assimi Goïta, président de la Confédération AES, le Burkina Faso, Mali, et Niger réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont qualifié cette décision de « tentative de déstabilisation » orchestrée par des « puissances étrangères ». Ils affirment que leur départ de la CEDEAO est « irréversible » et qu’ils ne se laisseront pas influencer par les pressions extérieures.
Il s’agit d’une annonce qui marque un nouveau rebondissement dans les tensions entre les trois pays et l’organisation régionale. En effet, les relations se sont dégradées depuis les coups d’État successifs survenus au Mali, au Burkina Faso et au Niger, tous accusés par la CEDEAO d’avoir porté atteinte à l’ordre constitutionnel.
La CEDEAO avait espéré, grâce à ce délai de rétractation, pouvoir ramener les trois pays de l’AES à la table des négociations et les inciter à organiser des élections démocratiques. C’est d’ailleurs dans ce cadre que la mission de médiation des présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et togolais Faure Gnassingbé a été prorogée lors du dernier sommet ordinaire de l’organisation ouest-africaine. Mais, les dirigeants des juntes militaires ont clairement indiqué qu’ils n’entendaient pas céder.
Une alliance face à la CEDEAO
Les trois pays, réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont renforcé leur coopération militaire et politique ces derniers mois. Ils accusent régulièrement la France, ancienne puissance coloniale, d’interférer dans leurs affaires intérieures et de soutenir des groupes terroristes. Mieux, ces trois pays sahéliens accusent certains chefs d’Etat ouest-africains membres de la CEDEAO d’être des soutiens pour la France en vue de les déstabiliser.
Les dirigeants de l’AES ont également multiplié les contacts avec d’autres puissances, notamment la Russie, à qui ils ont demandé un soutien militaire et logistique.