La Cour suprême du Ghana a porté un coup dur aux droits des personnes LGBT+ en validant, mercredi, une loi extrêmement restrictive. Adoptée par le Parlement en février dernier, ce texte prévoit des peines de prison allant jusqu’à trois ans pour les relations homos3xuelles et jusqu’à cinq ans pour la promotion de l’homos3xualité.
Le Ghana durcit sa législation contre les personnes LGBT+
Cette décision, qui fait suite au rejet de deux recours, ouvre la voie à une promulgation imminente par le président sortant Nana Akufo-Addo. Le Ghana devient ainsi l’un des pays africains les plus répressifs envers les minorités sexuelles. Mais cette nouvelle loi déjà adoptée par l’Assemblée nationale, suscite une vive controverse au sein de la société ghanéenne et au-delà. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une atteinte grave aux droits fondamentaux et une stigmatisation des personnes LGBT+. Les défenseurs des droits de l’homme craignent une augmentation des violences et de la discrimination à l’encontre de cette communauté.
Sur le plan économique, la décision de la Cour suprême pourrait avoir des répercussions importantes. La Banque mondiale a déjà menacé de suspendre une aide de 3,8 milliards de dollars en raison de cette loi. Le Fonds monétaire international, qui soutient actuellement le Ghana, pourrait également revoir ses engagements.
Le président Akufo-Addo attendu sur la promulgation ou non de cette loi
Le président ghanéen, dont le mandat s’achève en janvier prochain, se trouve face à un dilemme. Lui avait fait savoir qu’il attendrait la décision de la Cour suprême pour décider, est désormais très attendu sur cette affaire. S’il promulgue la loi, il risque de ternir son image à l’international et de fragiliser les relations du Ghana avec ses partenaires économiques. S’il la refuse, il pourrait s’aliéner une partie de l’électorat conservateur.
Le cas du Ghana s’inscrit dans une tendance plus large en Afrique, où de nombreux pays adoptent des législations de plus en plus restrictives à l’égard des personnes LGBT+.
Pour rappel, le texte voté par les députés prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour des relations homos3xuelles, et de trois à cinq ans pour la “promotion, le parrainage ou le soutien intentionnel d’activités LGBT+”.