La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fait de la lutte contre l’impunité en Afrique son cheval de bataille. À l’occasion de son 66ᵉ sommet ordinaire, tenu dimanche 15 décembre à Abuja, les chefs d’État ont approuvé la création d’un tribunal spécial pour juger les graves violations des droits de l’homme commises en Gambie sous le régime de Yahya Jammeh (1994-2017).
La CEDEAO crée un tribunal spécial pour faire justice aux victimes en Gambie
Cette décision historique fait suite aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (CVRR) gambienne. En effet, la CVRR avait documenté des atrocités massives dans son rapport final publié en novembre 2021, notamment des exécutions extrajudiciaires, des tortures et des disparitions forcées.
Le tribunal spécial, qui sera hybride (combinant des éléments de droit national et international), aura pour mission de poursuivre les auteurs présumés de ces crimes et de leur faire rendre compte de leurs actes. Il sera composé de juges et d’experts gambiens, régionaux et internationaux, et sera basé en Gambie, avec la possibilité d’organiser des audiences à l’étranger si nécessaire.
Cette décision est saluée comme une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité en Afrique. Elle témoigne de la volonté de la CEDEAO à soutenir les processus de transition démocratique et de justice en Afrique de l’Ouest.
Le président gambien, Adama Barrow, s’est félicité pour cette décision et a exprimé sa profonde gratitude à ses pairs, soulignant qu’elle marque une nouvelle étape dans le processus de réconciliation nationale. Le ministre de la Justice a, quant à lui, réaffirmé l’engagement de son gouvernement à œuvrer pour la justice et la réconciliation.