À l’approche des élections présidentielles de 2025, le débat sur la liste électorale divise la scène politique ivoirienne. Alors que le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA mené par Tidjane Thiam militent pour une révision de cette liste, le RHDP d’Alassane Ouattara rejette cette demande, la qualifiant de stratégie dilatoire. Ce refus, annoncé par le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, soulève des interrogations sur l’équité du processus électoral et la transparence prônée par la CEI.
Une opposition critique envers le RHDP
Le PPA-CI et le PDCI-RDA dénoncent le faible nombre de votants enregistrés lors des précédentes élections présidentiel en Côte d’ivoire. Ils estiment qu’une révision de la liste électorale en 2025 est nécessaire pour garantir l’inclusivité dans un pays où une partie significative de la population, notamment les jeunes, reste sous-représentée. Pour Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ce refus du RHDP de procéder à une révision approfondie en 2025 jette un doute sur la crédibilité de la CEI et pourrait conduire à des contestations post-électorales.
Le RHDP défend sa position
Face à ces critiques, le RHDP, parti au pouvoir, se défend en mettant en avant les efforts entrepris pour faciliter l’inscription des électeurs. Le ministre Adjoumani souligne les sacrifices financiers consentis par le gouvernement d’Alassane Ouattara, particulièrement sur la gratuité des documents administratifs nécessaires pour s’enregistrer. Avec plus de 12 000 centres d’enrôlement déployés dans le pays, le RHDP estime avoir rempli son devoir en faveur d’élections inclusives.
Cependant, pour le RHDP, l’insistance de l’opposition pour une nouvelle révision en 2025 est une tentative de bloquer le processus électoral. Le parti affirme que la CEI dispose d’un calendrier serré qui ne permet pas de rallonger les délais sans compromettre les échéances constitutionnelles des élections présidentielles.
Liste électorale 2025 : pourquoi le PPA-CI et le PDCI-RDA s’opposent au RHDP
Le climat politique tendu autour des préparatifs des élections présidentielles de 2025 laisse entrevoir un scrutin à haut risque. Le refus du RHDP d’accepter une révision de la liste électorale pourrait exacerber les tensions avec le PPA-CI et le PDCI-RDA et alimenter une méfiance grandissante envers la CEI. Alors que le parti au pouvoir martèle sa volonté d’aller aux élections dans les délais, l’opposition persiste à réclamer des garanties pour assurer un processus équitable et inclusif.
Le bras de fer entre ces principaux acteurs politiques — le RHDP, le PPA-CI, et le PDCI-RDA — révèle les fractures profondes du paysage politique ivoirien. Pour le PDCI RDA et le PPA-CI, il manque près de 3 millions de personnes à enrôler par la CEI pour disposer d’un potentiel de votant significatif dans un pays de 30 millions d’euros d’habitants.
Lors de la dernière élection présidentielle de 2020, la liste électorale comptait 6 066 441 inscrits, mais seuls 3 269 813 électeurs ont voté. Avec l’échéance plus qu’importante de la présidentielle de 2025, une convergence des visions est essentielle pour prévenir un nouveau cycle de crises récurrentes en Côte d’Ivoire.
Déclaration intégrale du Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
En Côte d’Ivoire, l’opposition souhaite la révision de la liste électorale en 2025 afin de réduire davantage l’anomalie du faible nombre de votants à l’élection présidentielle. Le RHDP refuse cette approche pourtant bien plus inclusive. C’est le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir, qui a annoncé ce refus avant d’en exposer les arguments.
Lors d’une conférence de presse, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani a déclaré : « C’est le président de la République, M. Alassane Ouattara, qui, dans le souci de créer les conditions d’une élection totalement inclusive, transparente et démocratique, a pris la décision de rendre gratuite la délivrance de certains documents administratifs nécessaires aux requérants pour s’inscrire sur la liste électorale. Mieux encore, grâce aux instructions du Président, l’administration judiciaire s’est organisée de manière à agir avec célérité et à répondre plus rapidement aux sollicitations des citoyens. Est-il besoin de rappeler qu’une telle décision, prise dans un contexte où l’État s’est fixé pour objectif d’optimiser les recettes domestiques, a un impact significatif sur les ressources publiques ? Le Président a accepté de faire ce sacrifice pour traduire concrètement sa volonté de promouvoir une élection totalement inclusive et démocratique. »
Cependant, malgré ces gestes forts et les sommes colossales consenties pour permettre à la CEI de déployer plus de 12 000 centres d’enrôlement sur l’ensemble du territoire, qu’entend-on du côté de l’opposition ? Aucun mot de gratitude. Au contraire, elle multiplie les récriminations et les réquisitoires insensés et déraisonnés : une prolongation de 3 à 6 mois de l’opération, une révision obligatoire en 2025, et bien d’autres exigences. Pour le RHDP, il est temps, vraiment temps, que l’opposition comprenne que ses caprices doivent cesser. A-t-on mesuré le coût politique et l’impact financier d’une telle prolongation sur les finances publiques ?
Il y a un chronogramme à respecter si l’on veut organiser la prochaine élection présidentielle dans les délais constitutionnels. Les données brutes issues du recensement sont en cours de consolidation pour parvenir à une liste électorale provisoire, qui doit être affichée en mai 2025 afin d’ouvrir le contentieux. Ce processus doit aboutir à l’élaboration de la liste définitive en juin 2025.
Comme on le constate, le calendrier est très serré. Ni la CEI, ni le gouvernement ne peuvent aujourd’hui se permettre de jouer avec le temps. Pour le RHDP, cette surenchère de l’opposition n’a qu’un seul objectif : préparer la contestation de sa défaite inévitable. L’opposition, consciente de son impréparation et des fractures en son sein, cherche à bloquer, voire à retarder le processus électoral. Or, nous avons un objectif clair : aller aux élections et nous y préparer. Aujourd’hui, en manque de stratégie et de repères, elle se lance dans une quête désespérée pour embraser le front social.