En marge du Forum de Doha 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a rencontré Karim Wade, figure emblématique de l’opposition et homme d’affaires influent. Une entrevue marquée par des échanges constructifs sur des sujets économiques et sociaux, malgré des désaccords persistants.
Une rencontre stratégique entre Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade
C’est une poignée de main symbolique qui fait grand bruit à Dakar. Le dimanche 8 décembre, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, se rencontrent à Doha. L’entrevue s’est tenue en marge du Forum de Doha 2024, mais les détails sur l’initiative de cette rencontre restent flous. Sur le réseau social X, le chef de l’État sénégalais s’est réjoui de discussions « constructives » avec Karim Wade, précisant qu’elles ont été portées sur des questions politiques, économiques et sociales.
D’après des sources proches de l’exécutif, les échanges ont principalement concerné des dossiers économiques. En effet, Karim Wade, installé dans la région du Golfe depuis huit ans, est une figure influente dans ce domaine. Son nom est souvent associé au Fonds stratégique d’investissements qatari pour l’Afrique, bien qu’il n’y occupe aucun rôle officiel.
Pour la présidence sénégalaise, cette rencontre entre Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade n’avait rien de politique. Karim Wade était reçu en tant qu’ancien ministre, non comme secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS). Cela explique pourquoi la révision de son procès pour enrichissement illicite, clos depuis 2015, n’a pas été évoquée. L’événement s’inscrit donc davantage dans une démarche pragmatique liée aux objectifs du Forum de Doha 2024 .
Le rôle du Forum de Doha 2024 dans le rapprochement
Malgré les désaccords, les relations entre Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade restent cordiales. « Karim Wade entretient de bonnes relations avec le président, en dépit de divergences politiques », confie une source proche de l’opposant.
Lors de l’élection présidentielle de mars dernier, Karim Wade avait soutenu le président. Cependant, il avait retiré son appui pour les législatives de novembre, une décision interprétée par l’exécutif comme une posture classique d’opposition.
Pour l’entourage présidentiel, Karim Wade est libre de rentrer au Sénégal « quand bon lui semble », bien qu’il doive encore régler une amende de 138 milliards de francs CFA liée à sa condamnation. Cette souplesse contraste avec l’atmosphère plus tendue évoquée avant le Forum de Doha 2024 .
Cette rencontre alimente les débats au Sénégal. Si les détails exacts des discussions restent confidentiels, l’échange symbolise une ouverture entre pouvoir et opposition. La question économique semble avoir servi de terrain d’entente, renforçant les thématiques abordées lors du Forum de Doha 2024 et son rôle comme espace de dialogue international.