Le Procureur de la République près le tribunal de Parakou, Alain Raoul Agboton, a réagi au décès du jeune Fayçal Ouorou. Dans un communiqué de presse consulté par AFRIQUE SUR 7, le magistrat a annoncé l’ouverture d’une enquête après la découverte du corps de Fayçal Ouorou, supposément victime d’une bastonnade par des policiers, et non d’un accident.
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Après des échanges avec la famille, un témoin et les autorités policières locales, le Procureur s’est autosaisi du dossier. Onze policiers et un agent de santé ont été interpellés, avec sept placés sous mandat de dépôt et cinq sous contrôle judiciaire. Le Procureur a assuré que toute la lumière serait faite et les responsabilités établies.
Ce qu’il faut retenir du communiqué du Procureur
Le mardi 19 novembre 2024, vers 8 heures du matin, le commissaire du deuxième arrondissement de Parakou a informé le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Parakou de la découverte du corps sans vie de OUOROU GANI Samba Fayçal dans le quartier Nima, à proximité d’une motocyclette.
D’après ce premier rapport, le décès semblait être dû à un accident de la circulation.
Toutefois, dans la nuit qui a suivi, des messages vocaux et diverses publications sur les réseaux sociaux ont mis en doute cette version des faits, suggérant que la mort de Fayçal Ouorou était plutôt le résultat d’une bavure policière.
Afin de faire la lumière sur cette affaire, le Procureur de la République a convoqué le mercredi 20 novembre 2024 le père de la victime, les auteurs de ces messages et un témoin.
Les témoignages recueillis ont révélé que dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre 2024, vers 1 heure du matin, quatre policiers ont procédé à un contrôle d’identité de OUOROU GANI Samba Fayçal et d’un conducteur de taxi-moto dans le nouveau quartier, plus précisément dans le quartier Zongo, non loin du bar appelé FIESTA.
Injonction et agression
Il ressort des témoignages reçus par le Procureur que les agents de police ont ordonné à Fayçal Ouorou de leur remettre son téléphone portable, ou au moins de le déverrouiller. Selon les déclarations des témoins, face à ce refus, les policiers ont porté des coups à Fayçal Ouorou. Pris de panique, le conducteur de taxi-moto s’est enfui, abandonnant sa moto sur les lieux.
Enquête ouverte
Le mardi 20 novembre 2024, le Procureur de la République a convoqué plusieurs responsables de la police pour les interroger sur cet incident : le Directeur Départemental Adjoint de la Police Républicaine, le Commissaire Central de la ville de Parakou, le Commissaire du deuxième Arrondissement de Parakou, ainsi que les agents ayant effectué la patrouille la nuit précédente. Ces auditions ont été motivées par la diffusion de messages vocaux relatant l’événement sur les réseaux sociaux.
Arrestations et mesures judiciaires
Au vu de l’ensemble des témoignages recueillis, le Procureur de la République a décidé d’ouvrir une enquête. Onze policiers et un agent de santé impliqués dans cette affaire ont été interpellés et présentés devant le Procureur le mercredi 27 novembre 2024. Suite à cette présentation, sept d’entre eux ont été placés en détention provisoire, tandis que les cinq autres ont été placés sous contrôle judiciaire.