En moins d’une décennie, le Bénin a réalisé des avancées notables dans le domaine de la couverture mobile et internet, passant d’une connectivité limitée à des services de plus en plus accessibles pour ses citoyens. Selon les chiffres communiqués par le Ministère du Numérique et de la Digitalisation, la couverture réseau a connu une progression remarquable, bien qu’il reste des efforts à fournir pour atteindre une couverture nationale à 100 %.
Transformation numérique : le Bénin révolutionne sa couverture mobile et internet
En 2015, le Bénin affichait une couverture 3G limitée à 40,1 %. En 2024, ce chiffre s’est transformé pour atteindre 90 % de couverture en 4G. « En 2016, nous avons constaté un déficit en matière de couverture mobile et internet. Face à cette réalité, le gouvernement a entrepris des réformes profondes pour inciter les opérateurs de télécommunication à investir davantage dans l’extension des réseaux et l’amélioration de la qualité de service », a déclaré la ministre du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, lors d’un bilan de son ministère sur la période 2021-2026.
Cette évolution signifie que plus de 90 % de la population béninoise a désormais accès à des services mobile, internet et mobile money. Les zones autrefois marginalisées, notamment les localités rurales, bénéficient désormais d’une meilleure connectivité, grâce aux investissements massifs dans les infrastructures.
Cap sur la 5G et des technologies de pointe
A la suite de la couverture 4G, le Bénin a également fait un pas vers l’avenir en initiant le déploiement de la 5G. « Nous avons déjà des sites 5G au Bénin », a affirmé la ministre. Elle a également noté que la couverture mobile en 2015 était principalement concentrée dans les zones urbaines et à forte densité de population, laissant d’autres régions stratégiques en retrait.
Selon Aurelie Adam Soulé Zoumarou, en 2015, le Bénin était déjà en droit d’avoir de la 4G. Ce manque était donc un « retard technologique ». « Notre pays en terme de couverture a fait un bon significatif. Nous avons aussi fait un bond qualitatif en terme de technologie. Des actions sont en cours pour passer à un taux de couverture de 97 % d’ici 2026 », a-t-elle déclaré.
Le haut débit, une priorité nationale
Entre 2016 et 2023, le gouvernement a déployé la fibre optique dans 50 communes pour offrir un accès au haut débit. Dix-huit autres communes sont identifiées pour une couverture d’ici 2025, tandis que les neuf restantes seront connectées à travers d’autres technologies. Ce déploiement massif vise à fournir une connectivité de qualité, essentielle pour soutenir la transformation numérique du pays.
Un accès internet plus abordable
Sur le plan financier, les autorités ont également travaillé à rendre l’internet plus accessible. En 2015, le coût d’un gigaoctet de données s’élevait à 4 000 FCFA, selon la ministre du numérique et de la digitalisation. En neuf ans, ce prix a été divisé par quatre. Les autorités, par le biais de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP), s’assurent que « les consommateurs trouvent des offres qui répondent à leur contrainte budgétaire ».
Bien que des disparités subsistent entre les prix pratiqués au Bénin et dans d’autres pays, Aurélie Adam Soulé Zoumarou souligne que des facteurs spécifiques, tels que les coûts d’infrastructure, expliquent ces différences. Toutefois, selon les seuils fixés par l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Bénin se positionne favorablement dans le classement des coûts d’accès à l’internet en Afrique.
L’explication de la ministre conforte celle fournie par Hervé Guedegbe, Secrétaire exécutif de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP). Il avait indiqué qu’en télécommunication, le tarif peut inclure plusieurs facteurs, tels que le coût de la minute d’appel, le prix d’un gigaoctet de données et la durée de validité des crédits. Ces critères, souligne-t-il, permettent d’évaluer la compétitivité réelle des services GSM, en prenant en compte non seulement le coût, mais aussi la flexibilité d’utilisation offerte aux consommateurs.
Une vision ambitieuse pour le futur numérique
Malgré les progrès réalisés, le Bénin ne compte pas s’arrêter là. Le pays entend poursuivre son développement numérique avec des objectifs ambitieux : une couverture mobile élargie, un déploiement renforcé du haut débit et une adoption accélérée des technologies émergentes.
Avec ces avancées, le Bénin s’affirme comme un acteur dynamique de la révolution numérique en Afrique, et offre à ses citoyens les moyens de s’intégrer pleinement à l’économie numérique mondiale.