Le Cloud et l’Intelligence Artificielle (IA) sont les thématiques centrales de la 13e édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) qui s’est ouverte ce jeudi à Abidjan. Lacina Koné, Directeur général de Smart Africa, figure parmi les intervenants majeurs et a partagé sa vision sur ces sujets stratégiques.
ATDA 2024 : Lacina Koné plaide pour une IA éthique et inclusive
Lors de son intervention, Lacina Koné a contesté l’idée selon laquelle l’IA pourrait remplacer l’humain. Pour lui, une telle perspective est irréaliste. « Tout n’est pas artificiellement intelligent. L’IA ne va pas remplacer les êtres humains », a-t-il affirmé avec conviction. Il a ajouté que « ceux qui s’adapteront à l’IA remplaceront ceux qui ne le feront pas ».
Selon Lacina Koné, l’un des principaux objectifs à viser avec l’intelligence artificielle est « l’exclusivité », c’est-à-dire sa capacité à atteindre une large population, notamment celles qui ne parlent que leur langue. Cela leur permettrait d’interagir et de participer pleinement à l’économie numérique grâce à cette technologie.
Cependant, il a souligné l’importance d’une utilisation éthique et durable de l’IA. Lacina Koné a également exhorté les États à encourager le secteur privé à développer des applications basées sur l’intelligence artificielle afin de garantir une approche véritablement inclusive.
Une position partagée par d’autres experts
Lacina Koné n’est pas le seul à affirmer que l’Intelligence Artificielle ne peut pas se substituer à l’humain. Fabrice Atrevi, docteur en Intelligence Artificielle, avait déjà tenu des propos similaires en 2023. Dans une interview accordée au journal La Nation, il avait fait savoir que « ChatGPT ne remplace ni les professeurs, ni les livres, ni les nombreux outils pédagogiques déjà disponibles ».
De même, le philosophe André Comte-Sponville, dans un éditorial publié en février dernier, décrivait l’IA comme « un outil extraordinaire dont nous aurions tort de nous passer. Mais ce n’est qu’un outil. Il n’a pas de conscience et ne peut pas remplacer l’humain ».
L’IA, un levier pour l’Afrique, mais avec des garde-fous
Les débats lors de ces ATDA 2024 reflètent un consensus sur l’opportunité majeure que constitue l’Intelligence Artificielle pour accélérer la transformation numérique de l’Afrique. Toutefois, son utilisation doit être encadrée par des principes éthiques, afin de garantir qu’elle serve les intérêts de tous, sans creuser davantage les inégalités sociales et économiques.
Abidjan, en tant qu’hôte de cette 13e édition, se positionne ainsi comme un lieu stratégique pour explorer les moyens de tirer le meilleur parti de ces technologies tout en minimisant leurs risques.