Depuis son accession à la présidence en 2011, après la crise post-électorale, Alassane Ouattara (ADO) est entouré de généraux et de responsables militaires qui jouent un rôle clé dans la stabilité de la Côte d’Ivoire. Ces figures influentes, enjeux pour la plupart de l’ex-rébellion, sont devenues des conseillers incontournables du président, tant pour la gestion des affaires militaires que pour les questions politiques.
Les héritiers de la crise de 2010-2011
La crise de 2010-2011 a profondément redéfini les relations entre l’armée et le pouvoir politique en Côte d’Ivoire. Parmi les principaux acteurs de la victoire de Ouattara, le général Lassina Doumbia s’impose comme une figure centrale. Ancien chef des forces spéciales et conseiller militaire, il a supervisé la reconquête du pouvoir avant de devenir chef d’état-major général des armées (CEMGA). Doumbia a joué un rôle déterminant dans la réforme de l’armée ivoirienne, un poste stratégique qui lui a conféré une influence dépassant largement le domaine militaire. Il est considéré comme un pilier de la stabilité du pays et un proche conseiller d’Alassane Ouattara, notamment pour les questions de sécurité nationale.
Chérif Ousmane, le dixième chef d’état-major de l’armée de terre
Ancienne figure emblématique des Forces Nouvelles, Chérif Ousmane occupe aujourd’hui un poste stratégique au sein de l’armée ivoirienne. Nommé en décembre 2023, cet ancien proche de Guillaume Soro a pris la tête de l’état-major de l’armée de terre en janvier 2024. Instructeur commando et spécialiste en protection des hautes personnalités, il fait partie des rares hauts gradés consultés par Alassane Ouattara.
Les généraux de l’ombre
D’autres généraux, moins médiatisés mais tout aussi influents, complètent ce cercle restreint autour d’Alassane Ouattara. Michel Guiro, par exemple, a joué un rôle stratégique dans les réformes internes de l’armée. Bien moins visible que Lassina Doumbia et Chérif Ousmane, il demeure cependant proche du pouvoir. Kodjo Essis, ancien CEMGA, a également été un acteur clé dans la fonte de l’armée ivoirienne après la crise. Ces hommes, souvent dans l’ombre, sont les garants de la stabilité et de l’ordre, jouant un rôle essentiel dans la gouvernance du sécurité pays.
Depuis 2011, l’armée a été réorganisée pour garantir l’unité nationale et la paix. Des généraux comme Jean-Serge Ouégnin, Philippe Mangou et Amadou Koné ont contribué à bâtir cette nouvelle armée, qui symbolise la transition vers une force nationale unifiée. Ces personnalités, proches du président, exercent une influence indéniable sur les décisions politiques et sécuritaires.
L’armée, pilier du pouvoir
Malgré sa stabilité apparente, la Côte d’Ivoire reste un pays où l’armée joue un rôle important dans le maintien de l’ordre et la gestion des crises. Ces généraux, loyaux au président Alassane Ouattara, sont essentiels pour gérer les tensions internes, qu’elles soient d’ordre politique ou sécuritaire. Leur pouvoir dépasse celui de nombreux ministres, et leur influence sur les décisions politiques est souvent plus grande qu’on ne le croit.
Dans un contexte de déstabilisation régionale, ces généraux représentent des alliés précieux pour le président de la République. Cependant, leur prééminence soulève des questions sur l’équilibre entre la politique civile et militaire en Côte d’Ivoire. Ces militaires, qui murmurent aux oreilles du président Alassane Ouattara, sont devenus des acteurs incontournables de la gouvernance ivoirienne, parfois dans l’ombre des débats publics sur la réconciliation nationale et l’avenir politique du pays.
Fleur Kouadio (Collaboratrice)