Accusé de complot contre la sûreté de l’État, Olivier Boko passe sa première nuit sous mandat de dépôt, un fait malheureux qui coïncide avec son anniversaire. En effet, l’homme d’affaires célèbre ses 60 ans ce 2 octobre 2024 en détention. Une épreuve difficile pour lui et son entourage.
Bénin : Olivier Boko souffle sa 60e bougie en détention
Placé en garde à vue depuis huit jours dans l’affaire de tentative de coup d’État, Olivier Boko n’a pas regagné son domicile après sa présentation devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Au même titre que l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky, l’homme d’affaires a été mis sous mandat de dépôt. Selon des sources concordantes, c’est à la prison civile de Cotonou que réside désormais celui qui, jusqu’au lundi 23 septembre 2024, était l’ami personnel du président Patrice Talon. Les personnes inculpées dans ce dossier sont poursuivis pour « complot contre la sûreté de l’État« , « blanchiment de capitaux » et « corruption d’agent public« .
Son placement sous mandat de dépôt coïncide tristement avec une journée spéciale pour lui. En effet, Olivier Boko souffle sa 60e bougie ce jour, un événement qu’il espérait probablement passer entouré de sa famille et de ses proches. Malheureusement, il devra célébrer cette journée marquante seul, dans sa cellule au sein de l’établissement pénitentiaire de Cotonou.
Connu pour sa foi et son courage, Olivier Boko puisera sûrement en lui la force nécessaire pour faire face à cette épreuve qui, pour lui, résonne comme un véritable coup de massue. Difficile de vivre une journée aussi importante loin des siens.
Né le 2 octobre 1964 à Ouidah, Olivier Boko est un homme d’affaires béninois et très proche du président Patrice Talon. Patron de la société Denrées et Fournitures Alimentaires (DFA), il s’est investi dans le commerce et le secteur agroalimentaire. Dans les années 1990, il crée la Société Intercontinentale de Commercialisation et de Négoce (Sicone), s’intéressant notamment aux marchés publics.
Ami de longue date de Patrice Talon, il devient son bras droit et gère en 2012, sous son influence, la société Bénin Control, chargée de vérifier les importations au Port de Cotonou. Suite à une affaire de tentative d’empoisonnement impliquant Talon et l’ancien président Yayi Boni, Boko s’exile en France en 2012 avant de revenir au Bénin en 2015. Bien qu’il n’ait pas de fonction officielle après l’investiture de Talon en 2016, il reste une figure influente dans l’appareil étatique. Il est même surnommé « vice-président » compte tenu de sa proximité avec le chef de l’Etat.
C’est justement à cause de cette proximité entre les deux hommes que le dossier de tentative de coup d’État n’est pas crédible pour bon nombre de Béninois. Pour eux, il est impossible, voire impensable, qu’Olivier Boko ait pu nourrir un tel projet.