Le Canada annonce de nouvelles mesures restrictives dans le cadre de sa politique d’immigration. Le moins qu’on puisse retenir de l’annonce du ministre canadien de l’Immigration, Marc Miller, c’est que le Canada a décidé de durcir les règles en matière d’immigration sur son territoire.
Immigration : le Canada serre la vis, un coup dur pour les travailleurs étrangers
L’immigration au Canada va devenir de plus en plus compliquée. Le ministre canadien de l’immigration a indiqué des mesures restrictives qui ne vont pas plaire aux étrangers souhaitant immigrer au Canada. Marc Miller a annoncé la limitation du nombre de personnes embauchées de façon temporaire, ainsi que du nombre d’étudiants recrutés à l’étranger.
Les employeurs sont désormais contraints de réduire le nombre d’employés à salaires réduits. Les employés qui appuient les entreprises en main-d’œuvre sont les plus touchés. Ils pourraient avoir des difficultés à renouveler leur permis de travail.
La mesure entre en vigueur dès la semaine prochaine. Les entreprises qui comptent déjà 60 % de travailleurs à bas salaires ne pourront plus procéder automatiquement au renouvellement des contrats de ces derniers.
Diminuer le nombre de résidents temporaires d’ici 2026
L’objectif du renforcement du programme de résidence temporaire est clair. Le service Immigration, Réfugiés et Citoyenneté veut diminuer le nombre de résidents temporaires, passant de 6,5 % de la population totale du Canada à 5 % d’ici 2026. « La réalité est que toutes les personnes qui veulent venir au Canada ne pourront pas le faire, comme c’est le cas pour les personnes qui veulent rester au Canada », a déclaré le ministre Marc Miller. Il a ajouté que « venir au Canada est un privilège et non un droit ».
Selon Randy Boissonnault, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, les données ont changé. Il a expliqué que le programme des travailleurs temporaires avait été conçu « pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre lorsque les Canadiens qualifiés n’étaient pas en mesure de pourvoir ces emplois. À l’heure actuelle, nous savons qu’un plus grand nombre de Canadiens qualifiés peuvent occuper les postes vacants », a-t-il affirmé. Il a clairement indiqué que les nouvelles réformes ont pour but de donner la priorité aux travailleurs canadiens.
Les mesures concernant les résidents temporaires
Le gouvernement canadien veut resserrer les critères d’immigration pour les étudiants internationaux et leurs famille en 2025 et 2026. Les mesures prises à cet effet sont :
Réduction des permis d’études :
- 2024 : un objectif de 485 000 nouveaux permis d’études a été fixé.
- 2025 : une réduction de 10% de cet objectif est prévue, ce qui correspond à environ 437 000 permis délivrés.
- 2026 : stabilisation du nombre de permis délivrés au niveau de 2025.
Modifications au Programme de permis de travail postdiplôme :
Automne 2024 : mise à jour du programme pour mieux répondre aux besoins du marché du travail canadien.
Restrictions pour les conjoints d’étudiants (plus tard en 2024 ) :
- Limitation du permis de travail pour les conjoints d’étudiants de maîtrise à ceux inscrits dans des programmes d’au moins 16 mois.
- Restriction du permis de travail pour les conjoints de travailleurs étrangers à ceux occupant des postes professionnels ou de gestion, ou travaillant dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre.
Renforcer le système d’asile au Canada
Face à l’augmentation vertigineuse du nombre de demandes d’asile, le gouvernement canadien annonce des mesures pour renforcer le système afin de lutter efficacement contre l’immigration irrégulière.
Renforcement des contrôles :
- Visa pour les Mexicains : une partie des ressortissants mexicains doivent désormais obtenir un visa pour entrer au Canada.
- Amélioration du traitement des demandes : des mesures ont été mises en place pour traiter les demandes d’asile plus efficacement tout en garantissant l’équité et l’intégrité du processus.
- Renforcement des vérifications : les agents d’immigration ont reçu de nouveaux outils pour détecter la fraude et réduire le nombre de personnes entrant au Canada avec de faux motifs.
- Études supplémentaires : le gouvernement canadien étudie d’autres mesures pour renforcer encore davantage l’intégrité du système de visas et réduire les demandes d’asile abusives.
Des mesures supplémentaires pour les études
Les diplômés des collèges publics continueront d’être éligibles à un permis de travail postdiplôme (PTPD) d’une durée maximale de trois ans, à condition que leur diplôme soit dans un domaine lié à des professions en pénurie à long terme. Par ailleurs, tous les candidats devront désormais démontrer une compétence linguistique minimale en français ou en anglais. Le niveau 7 des Niveaux de compétence linguistique canadiens (NCLC) sera requis pour les diplômés universitaires, et le niveau 5 pour les diplômés collégiaux, pour toute demande de PTPD à partir du 1er novembre 2024.
Pour l’année universitaire 2025-2026, les étudiants en maîtrise et de cycle de doctorat seront obligés de présenter une lettre d’attestation provinciale ou territoriale pour obtenir un permis d’études, avec environ 12 % des places réservées à ces étudiants, en reconnaissance de leur contribution au marché du travail.