La cantine du groupe scolaire du quartier Soleil de Mahapleu, localité située à 23 km de Danané, a été cambriolée le weekend du 12 Novembre 2022 par des individus qui ont emporté 18 Sacs de riz, 5 cartons de sardines et 2 bidons d’huile laissant des tout-petits affamés.
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Trois directeurs d’école avaient été incriminés. La gendarmerie de ladite localité avait alors diligenté une enquête. Près de trois mois après, quelle est la suite de l’affaire de la cantine cambriolée ? Nous retournons sur place, dans la ville de Mahapleu, histoire de nous abreuver à la source de la bonne information. Gueu Blaise, chef de terre, dit sa désolation de l’issue de cette affaire qui salit toute une corporation.
« La gendarmerie de Mahapleu a abandonné l’affaire parce que Madame le sous-préfet affectée, avait voulu d’un arrangement à l’amiable sans l’intervention de nous, les têtes couronnées, gardiens du sacré. Pourtant il s’agissait d’une cantine d’une école de Mahapleu. Donc une affaire nous concernant. Aujourd’hui, nous ignorons tout des décisions prises par les patrons de ces maîtres qui ont volé. »
A l’inspection primaire publique de Mahapleu, l’on nous apprend que les 3 directeurs d’école soupçonnés, ne font plus partie de leurs effectifs car mis à la disposition de la DRENA de Danané. Promotion ou sanction ? Une source bien introduire à l’IEP de Mahapleu nous fait des précisions : « L’inspection primaire publique de Mahapleu ne pouvait pas les garder au bureau. Le faire serait donner une rançon à une faute lourde. C’est pourquoi l’inspectrice les a très vite mis à la disposition de la DRENA de Danané», indique notre source avant de nous éclairer sur la nature des sanctions infligées : « Ils ont écopé d’une sanction de premier degré qui est d’abord le blâme, un avertissement; le tout suivi d’un déplacement d’office. »
Répondant à la question de savoir s’ils ont eu leurs salaire suspendus, notre source explique : « la suspension de salaire n’est pas systématique. C’est une sanction de second degré liée très souvent à des fautes à relent criminel (cas de viol d’un élève) ou d’abandon de poste. Dans la situation de viol, c’est une faute pénale. En te jugeant et te condamnant, le salaire est suspendu automatiquement. Il arrive qu’après la peine, le salaire vienne à être rétabli et le fonctionnaire réintégré. Les cas de suspension de salaire sont aussi dus à des abandons de poste. A l’époque, l’IEP de Mahapleu a connu deux cas d’abandon de poste : une institutrice de la même école 4 et un instituteur souffrant de mauvais sort, absent de son poste, sans prévenir. L’institutrice, elle, avait formulé le désir d’aller servir à Bouaké. Sans attendre la décision, la jeune dame est partie. L’inspection lui a demandé de rentrer. Elle ne venait toujours pas jusqu’en février. Alors l’inspecteur d’alors a écrit. La direction départementale a diligenté une mission pour constater l’abandon des poste. La même semaine, son salaire a été suspendu. Très vite, l’enseignante est retournée à son poste. Mais c’est 6 mois plus tard que le salaire a été rétabli. Dans le cas d’espèce, les 3 directeurs d’école n’ont pas écopé de la même sanction».
Dans la ville de Mahapleu, l’on ne perçoit pas encore la gravité des sanctions infligées aux mis en cause. « Le début de sanction est quelque part bon à prendre. Seulement devant une telle faute grave, vol avéré en association et de nuit d’une cantine scolaire, les faire déplacer tout simplement nous semble léger. Leur hiérarchie leur donne des moyens d’aller faire les mêmes bêtises ailleurs. Ils auraient dû les renvoyer de la fonction publique. Dommage ! », déplore Peugouankeu I., agriculteur.
Mais notre source à l’IEP pense autrement : « Les gens sont entrain de lutter pour que la direction d’école devienne un corps. En les enlevant pour être sous ordre quelque part, est pénible. Ils se voient filer au nez un statut nouveau et des avantages importants. De plus, il ne leur sera pas possible d’être encore directeurs d’école encore moins responsables de cantines scolaires. C’est fini ça ! A mon sens, ils ont encore une petite chance d’évoluer dans la corporation. Il semble que la sanction ne les touche pas pour le moment par rapport aux concours professionnels. Et là ils pourront évoluer sinon, s’ils sont interdits de passer les concours professionnels, c’est pour une longue période allant jusqu’à 5 ans. Comment survit-on à tout ça ? ».
A la DRENA de Danané, une autre source nous apprend que les trois directeurs d’école déchus ont été mis à la disposition de ce service pour être mutés partout sauf à l’inspection primaire publique de Mahapleu.
Une correspondance de Sony WAGONDA