Le Bénin est prêt à envoyer jusqu’à 2 000 militaires dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS) pour contenir la violence perpétrée par les gangs. Cependant, une condition posée par le Bénin n’a pas encore été satisfaite.
Pourquoi le Bénin n’a-t-il pas encore déployé ses militaires en Haïti ?
Le Bénin est disposé à participer à la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité, mais pas dans les conditions actuelles. Selon le ministre béninois des Affaires étrangères, le contingent béninois est composé de militaires. Il n’est donc pas acceptable que ces derniers soient placés sous le commandement de policiers. « Cela ne s’est jamais produit nulle part dans le monde. Vous avez besoin de militaires pour commander des militaires », a-t-il déclaré dans une interview accordée au Miami Herald.
D’après les propos du ministre, ce point est le principal obstacle qui retarde le déploiement des soldats béninois. Il a affirmé que le Bénin n’est pas prêt à envoyer ses militaires sous un commandement policier, et que cette question est non négociable pour son pays.
Néanmoins, les négociations restent ouvertes. Le ministre Shegun Adjadi Bakari prévoit d’évoquer cette préoccupation lors de la prochaine réunion avec le Secrétaire d’État américain Antony Blinken afin de trouver une solution.
Outre la question du commandement, il a également souligné que le Canada, les États-Unis et la France doivent s’engager sérieusement sur le plan financier pour faciliter la mise en œuvre efficace de l’opération.
L’incertitude persiste quant au déploiement des soldats béninois, mais le Bénin se dit toujours prêt à contribuer à la lutte contre les gangs qui terrorisent les populations dans le pays. Shegun Adjadi Bakari réaffirme qu’il s’agit d’une mission militaire et non policière, bien qu’il se montre favorable à une équipe mixte composée des deux corps.
Il convient de rappeler que la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) est dirigée par le Kenya, qui a accepté d’y déployer ses officiers de police. Autorisée en octobre 2023 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la mission peine encore à être mise en place.
Ce n’est pas la première fois que l’ONU tente de rétablir la paix en Haïti. Plusieurs missions ont déjà été mises en place au cours des années précédentes pour contenir les violences. Cependant, elles n’ont jamais réussi à instaurer une paix durable dans ce pays. De 1995 à ce jour, Haïti a connu les missions suivantes :
- MINUHA (Mission des Nations unies en Haïti) ;
- MANUH (Mission d’appui des Nations unies en Haïti) ;
- MITNUH (Mission de transition des Nations unies en Haïti) ;
- MIPONUH (Mission de police civile des Nations unies en Haïti) ;
- MICAH (Mission civile internationale d’appui en Haïti) ;
- MINUSTAH (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti) ;
- MINUJUSTH (Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti) ;
- BINUH (Bureau intégré des Nations unies en Haïti) et maintenant la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS).