Cité parmi les ravisseurs de Steve Amoussou, Ouanilo Medegan Fagla n’a finalement pas été reconnu coupable. Le Directeur du Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) a été relaxé par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), qui n’a pas trouvé suffisamment de preuves contre le prévenu. En revanche, les deux autres accusés dans le dossier ont été reconnus coupables et condamnés.
Nommément cités dans le communiqué du Procureur togolais Talaka Mawama comme étant les ravisseurs de Steve Amoussou à Lomé, Ouanilo Medegan Fagla, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi étaient devant la Criet ce mardi. Ils ont été interpellés et jugés pour « arrestation illégale et complicité d’arrestation illégale » au cours d’une audience qui s’est déroulée dans les locaux de la juridiction spéciale.
À la barre, Jimmy Gandaho (coach en MMA) et Géraud Gbaguidi ont reconnu s’être rendus à Lomé pour enlever Steve Amoussou dans le cadre du règlement d’une affaire de 10 millions de francs CFA. Selon le récit de Jimmy Gandaho, Steve Amoussou aurait reçu la somme de 10 millions de francs CFA de la part d’un certain Marcellin Ayi, un Béninois vivant en Indonésie. En contrepartie, il devait rendre un service qu’il n’aurait jamais rendu.
Pour récupérer son argent, le nommé Marcellin Ayi a contacté Jimmy pour lui confier la mission de retrouver son escroc présumé, le sieur Amoussou. Le coach en MMA s’est alors rendu à Lomé, dans le quartier où résidait Steve. Il affirme avoir associé trois autres personnes, dont Géraud Gbaguidi et « deux autres jeunes du quartier ».
À Lomé, le groupe a réussi à localiser Steve Amoussou dans une maison à Adidogome. Steve a été capturé alors qu’il était sorti pour faire une course rapide. Pris d’assaut par Jimmy et ses acolytes, Steve a crié pour alerter la population. Après 20 à 25 minutes d’altercation, ils ont réussi à l’embarquer. Jimmy a précisé qu’il ne savait pas comment Steve Amoussou s’était retrouvé dans leur véhicule et a ajouté que leur otage était en état d’ivresse.
Quel a été le rôle de Ouanilo Medegan Fagla ?
Selon les déclarations de Jimmy, le Directeur du Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) n’était pas sur les lieux à Lomé, contrairement à ce qu’indiquait le communiqué du procureur togolais. En effet, pendant qu’ils emmenaient Steve à Cotonou, la copine de Jimmy, qui se trouvait probablement dans les parages, a été retenue par la population en colère. Pour la secourir, Jimmy Gandaho a sollicité l’aide de Ouanilo Medegan, après avoir tenté en vain de joindre Marcellin Ayi, qui l’avait envoyé en mission.
Grâce à Ouanilo Medegan Fagla, Jimmy aurait obtenu le numéro d’un commissaire togolais censé l’aider à libérer sa copine des mains des témoins de la scène. Devant le juge, le Directeur du CNIN a déclaré qu’il avait également orienté Jimmy vers l’OCRC en raison des faits d’escroquerie qui pesaient sur Steve Amoussou. Il convient de rappeler que Steve Amoussou a indiqué à la Cour qu’il n’avait pas pu identifier Ouanilo Medegan Fagla parmi les quatre présumés ravisseurs qui étaient à Lomé, car deux d’entre eux portaient des cagoules.
Le verdict de la Criet
Après avoir écouté les mis en cause, le juge a condamné les prévenus Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi à 24 mois de prison, dont 12 mois de prison ferme. Ils doivent également payer la somme de 5 millions de francs CFA au sieur Steve Amoussou pour dommages et intérêts. Ils ont eu moins de chance que le patron du CNIN. Ouanilo Medegan Fagla, lui aussi coach en MMA, a bénéficié d’une relaxe pure et simple.