Dans l’AES, les groupes rebelles unissent leurs forces pour mieux contrer les régimes militaires. Fin août 2024, les rebelles ont tenu une réunion dans le nord du Mali afin de former une coalition. Une importante délégation du Front Patriotique de Libération (FPL), conduite par Barka Taher, s’est rendue à Tinzaouatène pour rencontrer les responsables de l’alliance des groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA).
Les rebelles de l’AES scellent un pacte contre les régimes militaires
Au cours de ces échanges, du 25 au 30 août, le FPL et le CSP-PDA ont convenu de la nécessité de signer un pacte d’assistance mutuelle en cas d’agression des États de l’AES. Il s’agit clairement d’une volonté de s’unir pour résister face aux régimes militaires qu’ils considèrent comme leurs adversaires.
Ainsi, les pays de l’AES doivent non seulement faire face aux attaques terroristes, mais également aux actions de groupes rebelles. Contrairement aux terroristes, ces derniers avancent des revendications politiques liées à la situation sociopolitique des pays, ce qui complexifie encore davantage la situation sécuritaire dans la région.
Au Niger, par exemple, le FPL réclame catégoriquement la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum. Cette revendication est également portée par le Front patriotique pour la justice (FPJ), qui détient actuellement en otage le préfet de Bilma et ses gardes du corps. Ce kidnapping, perpétré en juin dernier, vise à mettre la pression sur le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dirigé par le général Tiani.
Il y a quelques jours, des informations ont fait état de négociations entre les groupes rebelles et les autorités militaires nigériennes. Le FPL a rapidement démenti tout abandon de ses revendications, affirmant que des émissaires du CNSP avaient bien pris contact avec lui, mais que la libération de Mohamed Bazoum restait sa priorité.
Quant au CSP-DPA, il est en conflit ouvert avec l’armée malienne et les autorités, et porte des revendications politiques. Après avoir été chassé de Kidal, le CSP-DPA s’est retranché à la frontière algérienne et tente de s’imposer dans le nord du Mali. Cette coalition regroupe le MNLA, le MAA, le HCUA et d’autres groupes.