Le journaliste camerounais Said Penda, connu pour ses frasques médiatiques, s’est illustré ces dernières heures en demandant l’arrestation de l’intellectuel ivoirien Sylvain N’guessan. Cette requête, à la fois étrange et inquiétante, lui serait inspirée par une publication de ce dernier sur les réseaux sociaux.
Said Penda : le pseudo-journaliste qui veut museler la liberté d’expression en Côte d’Ivoire
Selon les affirmations de Said Penda, le respectable Sylvain N’guessan aurait publié un texte qui remet en question le parcours professionnel du Président Alassane Ouattara. Ce texte, qui aurait été relayé par l’universitaire, soutiendrait que le président ivoirien doit son ascension au sein des institutions internationales plus à son réseau qu’à ses compétences personnelles. À l’inverse, il serait dit que Tidjane Thiam, autre figure de proue du monde de la finance, a gravi les échelons uniquement grâce à ses qualités professionnelles.
Cependant, Sylvain N’guessan a nié avoir tenu de tels propos et a même décidé de porter plainte contre le journaliste camerounais, subitement plus soucieux de la Côte d’Ivoire que les ivoiriens eux-mêmes. Et même si ces accusations étaient fondées, il reste difficile de comprendre où se trouve le délit. En effet, affirmer qu’une personne a bénéficié de son réseau pour parvenir à de hautes responsabilités n’est ni un crime ni une atteinte à l’honneur. Au contraire, c’est une réalité partagée par de nombreux professionnels, dans tous les secteurs.
Said Penda, le censeur zélé cible Sylvain Nguessan
Ce qui choque dans cette affaire, ce n’est pas seulement l’acharnement de Said Penda à vouloir museler un intellectuel ivoirien, mais aussi son incohérence flagrante. Said Penda, qui se frotte à certains milieux politiques en Côte d’Ivoire, devrait être le premier à reconnaître l’importance des réseaux dans toute carrière. Les réseaux sont souvent des leviers essentiels pour faire avancer des projets ou pour accéder à des postes de responsabilité. Ce qui est plus surprenant, c’est que Said Penda semble ignorer ou feindre d’ignorer cette évidence.
Cette tempête dans un verre d’eau en dit bien plus sur le sulfureux Said Penda : son attitude envers la liberté d’expression, lui qui se dit pompeusement « journaliste d’investigation ». Comment peut-on se prétendre journaliste et, dans le même temps, appeler à la répression des opinions ? En demandant l’arrestation de Sylvain N’guessan pour des propos qu’il aurait tenus, Said Penda se place non pas en défenseur de la vérité, mais en censeur zélé, prêt à sacrifier les principes fondamentaux de la liberté d’expression durement acquis par nos devanciers en Côte d’Ivoire sur l’autel de ses seuls intérêts.
Que disent la HACA et l’ANP des agissements du « journaliste » camerounais ?
Il est d’ailleurs troublant de constater que ce même Said Penda, qui s’insurge contre un texte supposé de Sylvain Nguessan, n’a pas hésité à affirmer publiquement que Tidjane Thiam, actuel président du PDCI et candidat à la présidentielle de 2025, a porté « malchance » aux athlètes ivoiriens lors des Jeux Olympiques. Une déclaration aussi absurde que gratuite, qui n’a pourtant suscité aucune réaction de la part des instances de régulation telles que la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) ou l’Autorité Nationale de la Presse (ANP). Pourquoi alors demander l’interpellation d’un intellectuel pour avoir partagé, selon des sources douteuses, un simple texte d’opinion ?
Le véritable danger que représente Said Penda réside dans sa volonté manifeste de jouer les chevaliers blancs de la morale, tout en foulant aux pieds les principes qu’il est censé défendre. Il est grand temps que les autorités compétentes examinent de plus près les agissements de ce pseudo-journaliste, dont l’activisme médiatique ne semble avoir d’autre but que de servir des intérêts particuliers de ceux qui le nourrissent et qui se frustrent de tout, même lorsqu’il n’y a rien.