La Confédération estudiantine et scolaire d’Afrique, présidée par Saint-Clair Allah dit Makélélé, par ailleurs Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), est très préoccupée par les violences racistes en Tunisie contre les étudiants et migrants africains originaires de l’Afrique subsaharienne. Dans la déclaration ci-dessous, le leader de la FESCI demande au président tunisien, Kaïs Saïed, de faire cesser ces violences d’un autre âge. Déclaration !
Saint-Clair Allah dit Makélélé au président tunisien Kaïs Saïed: « Nous vous demandons de faire procéder à l’arrêt des violences »
Monsieur le Président,
Par la présente lettre, la Confédération estudiantine et scolaire d’Afrique (Cesa) demande à votre haute autorité de passer à l’action face à la persécution systémique des étudiants noirs dans votre pays.
Le 20 février dernier, une campagne sécuritaire a été lancée à Tunis et dans plusieurs autres villes, dans le dessein de contrôler les sans-papiers ou les personnes en situation irrégulière en Tunisie. Il s’agit notamment des personnes à la peau noire. Cela a bien évidemment engendré une vague d’interpellations brutales, d’agressions violentes, de perquisitions musclées et de chasses à l’homme incontrôlables.
Les étudiants subsahariens n’échappent point à la situation. Obstacles administratifs, persécutions, descentes de police à leurs domiciles, violences physiques, viols, discrimination et racisme ambiants sont les mots qu’il convient d’employer pour qualifier le traitement auquel ils sont soumis dans tout le pays.
Pourtant, la plupart des étudiants noirs en Tunisie ont leurs documents en règle. Dans un pays d’Afrique où tous les Africains devraient en principe recevoir soins, écoute et accompagnement, nos camarades sont victimes de racisme, d’humiliation, de violence et de mépris de la part de la police et de certains groupes organisés.
En tant qu’organisation qui travaille à construire l’intégration africaine à la base, c’est-à-dire en s’appuyant sur les couches scolaires et estudiantines, la Cesa éprouve indignation et colère profondes envers les autorités qui acceptent, par leur silence et leur inaction, ce drame. D’autant plus que la Cesa ne peut pas accepter que des étudiants tunisiens, qui sont de facto membres de l’organisation, soient victimes de racisme à l’étranger.
L’ensemble de la société tunisienne doit donc travailler à briser ce cycle de méconnaissances et de racisme pour permettre à tous les Africains de vivre dans une société valorisante, exempte de violences telles que celles que vivent les Subsahariens, et surtout les étudiants, en ce moment en Tunisie.
Monsieur le Président, nous tenons à joindre notre voix aux autres qui se lèvent pour vous demander de prendre toute la mesure de la situation, en tant que garant de l’intégrité de toutes celles et de tous ceux qui vivent sur le territoire tunisien. Nous vous demandons de faire procéder à l’arrêt des violences, quelle qu’en soit l’origine. Nous voudrions que vous accordiez une attention particulière au cas des étudiants qui, simplement en quête de savoir, ne représentent aucun danger pour la société. Nous vous confions leur sécurité, que vous avez la responsabilité d’assurer en mettant en œuvre tout ce qu’il faut.
Il est urgent de passer à l’action et d’engager la société tunisienne dans un processus de paix. Cette mise en action concrète et pertinente doit prendre racine dans l’esprit des peuples africains, qui se battent pour sauvegarder la cohésion qui les a toujours caractérisés.