Le planteur de cacao ivoirien va-t-il bientôt vivre décemment des fruits de ses efforts. Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani de l’Agriculture a annoncé depuis Accra, où il faisait le point sur les décisions et recommandations devant permettre de « dynamiser la filière cacao ».
Ghana : Quelles décisions pour sauver le planteur de cacao ivoirien ?
Ces derniers mois, le gouvernement de Côte d’Ivoire, premier pays producteur de cacao, a été critiqué pour le prix très bas de 1000 FCFA fixé aux planteurs. Pendant ce temps, les prix sur le marché international s’envolent, avec un prix de la tonne atteignant 10 000 dollars US à la bourse de New York.
Au Cameroun, un des plus petits producteurs de cacao, le planteur est rémunéré à 5000 FCFA grâce à son mécanisme de vente de ce produit. Forcément, cette réalité oblige à une réflexion du côté ivoirien et ghanéen, les deux premiers producteurs au monde avec près de 70% de la production mondiale.
Ces deux pays se sont d’ailleurs promis d’unir leurs forces pour « mettre en place un mécanisme commun de protection des revenus des agriculteurs contre la volatilité des cours mondiaux. » Ils se sont donc retrouvés à cet effet au Ghana voisin pour faire le point face à la réalité actuelle.
Il faut croire que l’optimisme d’une convergence règne puisque le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani s’est montré enthousiaste et confiant pour les planteurs de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Il a posté sur Facebook que cette rencontre avait clairement pour but « d’améliorer les conditions de vie des producteurs pour une économie cacaoyère durable et prospère. »
Il est persuadé que la coalition ivoiro-ghanéenne est une réponse pertinente à « l’actualité du moment sur la question d’un prix rémunérateur aux producteurs face à la flambée des prix à l’international », rappelant au passage que « ces rencontres périodiques » entre autorités ivoiriennes et ghanéennes de la filière sont « initiées » pour « permettre à terme, de dynamiser la filière cacao par des approches inclusives bénéfiques à tous ».
Les planteurs de cacao auraient aimé recevoir des mesures plus concrètes à la sortie de cette réunion après le manque de réactivité dont ont fait preuve les dirigeants ivoiriens et ghanéens malgré l’envolée des prix sur le marché. Sous la pression des critiques des médias et des citoyens sur les réseaux sociaux, la Côte d’Ivoire a fait un effort en fixant à 1500 FCFA le prix du kg de cacao pour la traite intermédiaire.
Cette décision ne satisfait pas et de nombreux planteurs avaient tourné leurs regards vers Accra, d’où ils espéraient des annonces plus fortes avec des prix se rapprochant de ceux fixés au Cameroun (5000 FCFA/kg) et à Madagascar (3000 FCFA/kg).