Lors d’un direct sur sa page Facebook, l’Honorable Assalé Tiemoko Antoine a comparé le niveau de la démocratie au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Le Maire de Tiassalé a livré quelques éléments permettant de percevoir la différence de niveau et de culture entre les deux pays.
En Côte d’Ivoire, un Assalé ne sera pas de sitôt un Faye
En Côte d’Ivoire, c’est beaucoup plus la mangecratie (tout faire par intérêt) alors qu’au Sénégal, des citoyens savent parfois mettre de côté leurs intérêts personnels pour penser à la cause commune. Cela se vérifie par des choses simples, l’engagement citoyen qui a facilité l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye (44 ans) successeur de Macky Sall.
Comme l’explique le journaliste fondateur du journal « L’Éléphant déchaîné », M. Assalé Tiemoko Antoine, en Côte d’Ivoire, la politique prend en permanence le pas sur l’intérêt commun. Les militants, sympathisants et actifs des partis politiques en Côte d’Ivoire ne bénéficient d’aucune formation politique qui devrait leur permettre d’opérer des choix éclairés lors des scrutins.
Alors que plusieurs jeunes sénégalais se sont constitués volontaires dans les bureaux de vote pour s’assurer de la transparence du scrutin au Sénégal, en Côte d’Ivoire, chaque action d’un jeune dans le processus est conditionnée par un intéressement. Pour surveiller un bureau de vote, chaque représentant doit être rémunéré près de 5000 FCFA la journée. Ce montant multiplié par le nombre de bureaux de vote peut rapidement devenir un budget que n’ont très souvent pas les jeunes leaders d’opinion désireux de s’engager dans les processus électoraux.
Aussi, les discours politiques de certains cadres de partis politiques participent à l’incompréhension des enjeux électoraux par les citoyens. Il n’est pas rare d’entendre des leaders de certains partis politiques faire des « chantages » au développement aux électeurs. Candidats à une élection législative, ils affirment parfois qu’ils sont envoyés par le chef de l’État et que la localité ne se développera pas sans leur élection à sa tête.
Ces propos sont contraires aux règles démocratiques puisque toutes les localités doivent bénéficier d’un traitement équitable. « Un député » n’est d’ailleurs pas un maire ou un président de Conseil général. Il n’a par conséquent aucune « possibilité de développer les infrastructures d’une commune, une ville ou une région », a si clairement fait savoir l’Honorable Assalé Tiémoko. La raison est simple, le Député n’a pas de budget pour financer ce type de projets.
Dépollution du débat politique
Les citoyens ivoiriens, peu regardants sur la véracité des faits, se laissent parfois abuser par ce type de mensonge de candidats en mal d’arguments politiques pour rallier à leur cause les électeurs.
Un maire ou le président du Conseil général pro-Rhdp est strictement logé à la même enseigne que son collègue PPA-CI ou indépendant. Le Président n’a aucun passe-droit à faire sur la mise à disposition des moyens de chaque élu pour le développement de sa localité. C’est d’ailleurs sur ce point que le peuple devrait se montrer regardant puisqu’il est inacceptable qu’un élu RHDP reçoive en temps et en heure les moyens prévus par l’État pour l’entretien de sa commune là où un indépendant pourrait devoir raser les murs plusieurs mois durant avant d’entrer en possession des moyens.
Le citoyen bien formé participe à la vitalité de démocratique dans son pays et c’est la principale différence entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens crient plus fort contre un entraîneur (Jean-Louis Gasset) pour un match perdu plutôt que demander des comptes lorsqu’un dirigeant d’une société publique, un ministre ou le Président est lui-même accusé de détourner des fonds publics.
Dans un pays comme la Côte d’Ivoire où l’action du citoyen est toujours conditionnée par l’intéressement financier, Bassirou Diomaye Faye, avec ses millions de FCFA de dette, n’aurait jamais pu se faire élire. Un homme politique ivoirien, malgré la qualité de ses idées, a souvent peu de chances d’arriver à la tête d’une mairie, d’un Conseil général ou au Parlement s’il n’est affilié à aucun parti politique.
Le peuple a la démocratie qu’il mérite
Il est juste de dire qu’un « peuple submergé par la médiocrité se condamne à l’échec et à la misère lorsqu’il en connaît plus sur le football que sur ses droits. Lorsqu’il crie plus fort pour un but que pour une injustice et quand il exige plus d’un sportif que de ses dirigeants. »
On a donc la démocratie qu’on mérite.