Le 18 juin prochain, les Maliens se rendront aux urnes pour doter le pays d’une nouvelle constitution. « L’Appel du 20 février pour sauver le Mali » des colonels au pouvoir, a pris position contre la junte.
Le retrait du principe de laïcité de l’État dans le projet de Constitution, exigé au Mali
Le collectif estime que ce scrutin est « illégal » et qu’« aucune condition n’est réunie » pour sa tenue dans un pays dont « plus des deux tiers » échappent selon lui au contrôle de l’État, ce que réfute le gouvernement. « Nous empêcherons, sans nul doute, par les voies de droit, la tenue même de ce référendum irrégulier », dit le collectif.
Samedi, une vingtaine d’associations religieuses, culturelles ou politiques avaient déjà annoncé s’unir pour obtenir le retrait du principe de laïcité de l’État dans le projet. La commission chargée de finaliser le projet de Constitution aurait pu libérer le Mali « du joug idéologique hérité de la France », mais a « manqué de courage », disent-elles : « La laïcité, malgré ces conséquences dévastatrices sur notre pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, a été maintenue et définie comme ne s’opposant pas aux croyances. Une hyène reste une hyène que (ce) soit à Paris ou à Bamako », proclament-elles.
La Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger jusqu’en 2024 ce pays confronté à la propagation djihadiste et à une profonde crise multiforme. « L’Appel du 20 février » est une tentative de rassemblement de partis et d’organisations de la société civile enclenchée par plusieurs groupes et personnalités ayant pris leurs distances avec les autorités.