L’atelier de renforcement des capacités pour lutter contre la menace jihadiste a tenu toutes ses promesses.
Menace jihadiste : Recommandations aux autorités préfectorales
Au sortir de cette rencontre, les autorités préfectorales ont adopté ce qu’on pourrait appeler un véritable plan Marshall contre la menace jihadiste dans le septentrion ivoirien. Et ce, sous l’égide du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, et avec l’appui financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Trois jours. C’est le temps de réflexion et de formation que s’est donné la Direction générale de l’administration du territoire (DGAT) pour le renforcement des capacités des autorités préfectorales des régions de la Bagoué, du Bounkani, du Folon, du Poro et du Tchologo, sur la gouvernance des circonscriptions administratives frontalières. Les 18, 19 et 20 décembre, les préfets des départements, les secrétaires généraux de préfecture et les sous-préfets du nord ivoirien étaient soumis à d’intenses travaux afin de se donner les rudiments nécessaires pour faire efficacement face à la criminalité transfrontalière qui pèse sur la région comme une épée de Damoclès.
Au terme de débats fructueux en plénière et en commissions, sous la conduite d’experts et autres sachants, d’importantes recommandations ont été faites aussi bien au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, ainsi qu’au PNUD partenaire technique et financier.
A l’endroit du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, ces recommandations ont trait à la poursuite et l’accélération du processus de délimitation et de démarcation des frontières ; le renforcement du système de communication des autorités préfectorales des circonscriptions administratives frontalières dans le cadre de la collecte d’informations et d’anticipation sur les menaces. Le renforcement des relations entre pays voisins pour une meilleure gestion de la coopération frontalière ; le renforcement du dispositif sécuritaire aux frontières notamment par la création de brigade de gendarmerie dans toutes les sous-préfectures frontalières font partie des éléments essentiels de ce plan Marshall des autorités préfectorales.
Par ailleurs, à l’endroit du partenaire technique et financier, il est recommandé, entre autres mesures, l’organisation d’autres sessions de renforcement des capacités des autorités préfectorales, ainsi que des rencontres transfrontalières ; des appuis financiers et techniques au pastoralisme résilient ; des appuis financiers et techniques à la mise place d’une plateforme d’échanges entre les circonscriptions des pays voisins ; un appui à la résilience économique des femmes et des jeunes ruraux.
Il faut noter que l’atelier de renforcement des capacités tenu à Korhogo a permis au corps préfectoral de fourbir davantage ses armes pour faire face aux menaces de toutes sortes qui planent sur le Nord ivoirien.