Le président tunisien, Kaïs Saïed, a exprimé sa préoccupation quant à l’évasion de cinq détenus qualifiés de « terroristes » de la prison de Mornaguia. L’homme fort de Tunis, a pointé du doigt des complicités et évoqué des défaillances au sein des autorités.
Tunisie: le président Kaïs Saïed dénonce des complicités dans l’évasion de 05 « terroristes »
La Tunisie est en émoi après l’évasion de cinq prisonniers qualifiés de « terroristes » de la prison de Mornaguia, à l’ouest de Tunis. Le président Kaïs Saïed a vivement réagi à cet incident, dénonçant des complicités et des défaillances dans un entretien avec son ministre de l’Intérieur, Kamel Feki.
Kaïs Saïed a déclaré : « Il ne s’agit pas d’une évasion, on les a fait fuir », exprimant son indignation face aux photos qui ont circulé et montré une corde suspendue à une tour de guet et une fenêtre par laquelle les prisonniers auraient échappé. Selon Saïed, ces images visaient à perturber les enquêtes en cours.
Il a insisté sur la nécessité de poursuivre en justice toutes les personnes ou entités impliquées dans cette évasion. De manière particulièrement forte, il a accusé ceux qui « collaborent avec les mouvements sionistes et des parties de l’intérieur du pays » de chercher à porter atteinte à l’État, tout en affirmant que l’État tunisien ne pouvait être ébranlé et que le peuple tunisien restait résolu à protéger l’État.
Les cinq détenus dont l’évasion a été signalée sont Ahmed Melki, Ameur Balâazi, Raed Touati, Aladdine Ghazouani et Nader Ghanmi. Ahmed Melki, également connu sous le nom « le Somalien », avait été condamné en 2017 à 24 ans de réclusion pour son implication dans l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd en 2013. Raed Touati avait été condamné à la peine capitale en mars dernier.
Suite à cet incident, le directeur général des services spéciaux et le directeur central des renseignements généraux ont été révoqués par le ministère de l’Intérieur, tandis que le directeur de la prison de Mornaguia a été limogé par le ministère de la Justice.