Le procès concernant l’affaire de 70 enfants décédés en Gambie en 2022 après avoir consommé un sirop frelaté contre la toux, a repris au tribunal de grande instance de Banjul. Les familles endeuillées réclament des dommages et intérêts tandis que les accusés, dont le ministère de la Santé gambien et un laboratoire indien, nient toute responsabilité.
Gambie : reprise du procès des sirops frelatés plus d’un an, après la mort des 70 enfants
Le procès relatif à l’affaire qui a secoué la Gambie en 2022, où 70 enfants sont décédés d’insuffisance rénale après avoir consommé un sirop contre la toux contaminé, a repris au tribunal de grande instance de Banjul.
Après une suspension en juillet, l’audience prévue pour le 24 octobre a été ajournée en raison de l’absence des principaux accusés, notamment le ministère de la Santé gambien, l’agence de contrôle médical et le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, qui a fabriqué les médicaments incriminés.
Vingt familles endeuillées ont poursuivi des actions judiciaires contre les accusés et réclament 250 000 dollars de dommages et intérêts pour chaque enfant décédé. Selon l’acte d’accusation, les autorités sanitaires gambiennes auraient omis de respecter la loi exigeant un contrôle approfondi de tout médicament importé. Cependant, les avocats du ministère de la Santé et de l’Autorité nationale ont affirmé que les enfants sont décédés après avoir bu de l’eau contaminée, niant ainsi toute responsabilité. De son côté, le laboratoire indien nie également toute implication dans cette tragédie.
Création d’un laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments
La Gambie, ne disposant pas des moyens pour tester les produits, a annoncé la création d’un laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments en octobre dernier, pour élucider cette affaire de décès qui tient en haleine les populations.
Parallèlement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel à une action immédiate pour éradiquer ces médicaments non-conformes qui ont causé la mort de 300 enfants en Gambie, en Indonésie et en Ouzbékistan. Ces produits hautement toxiques contenaient du diéthylène glycol et de l’éthylène glycol en quantités inacceptables, selon une enquête de l’OMS.