Le maintien de l’ambassadeur français au Niger a fait réagir de nouveau Catherine Colonna. Dans une interview accordée au journal Le Monde, ce dimanche, la ministre française des Affaires étrangères a justifié la posture de la France malgré les pressions de la junte.
Niger : La France ne compte pas rappeler son ambassadeur
Malgré l’ultimatum de la junte, la France ne compte pas rappeler son ambassadeur en poste à Niamey. « Il est notre représentant auprès des autorités légitimes du Niger, nous n’avons pas à nous ranger aux injonctions d’un ministre qui n’a aucune légitimité », affirme Catherine Colonna.
Le bras de fer entre les putschistes nigériens et la France s’intensifie. Après une série de manifestations hostiles à la France, Catherine Colonna a réaffirmé le soutien de son pays au président nigérien déchu, Mohamed Bazoum. Selon elle, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir par la force, n’est pas légitime pour traiter avec la France
Même si les autorités françaises assurent que l’ambassadeur pourra faire face aux conséquences de son maintien, il faut dire qu’avec les mesures coercitives prises par la junte, il s’expose à une expulsion forcée. En effet, au terme de l’ultimatum de 48 heures, le gouvernement de transition a arraché les privilèges et immunités qui avaient été accordés à l’ambassadeur français.
Lui et sa famille ont perdu leurs cartes diplomatiques et visas. Cerise sur le gâteau, le CNSP a instruit la police pour procéder à l’expulsion de l’ambassadeur. Sylvain Itté risque donc une expulsion manu militari. Face à cette menace, il est obligé de se confiner à l’intérieur des locaux de l’ambassade.
Le moindre mouvement de l’ambassadeur hors de l’ambassade, peut susciter l’action de la police nigérienne qui devra mettre en application les instructions de la junte.
Par ailleurs, en dehors de l’ambassadeur, les putschistes et leurs soutiens réclament également le départ des troupes françaises, après la rupture des accords militaires entre les deux pays.