Après le coup d’État au Niger, les États-Unis « repositionnent » leurs troupes dans le nord du pays, suscitant des inquiétudes alors que la situation reste tendue. La décision est qualifiée de « mesure de précaution ».
Crise au Niger : Gros mouvement des troupes américaines
La crise politique au Niger prend une tournure inquiétante alors que les États-Unis annoncent le déplacement de leurs troupes vers le nord du pays, suite au coup d’État militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet.
Le Pentagone a confirmé la décision de « repositionner une partie de son personnel et de ses moyens de la base aérienne 101 de Niamey à la base aérienne 201 d’Agadez », située plus au nord, selon la porte-parole Sabrina Singh lors d’une déclaration à la presse. Elle a qualifié cette mesure de « précaution », tout en affirmant qu’il n’y avait « pas de menace immédiate pour le personnel ni de violence sur le terrain ».
Un « petit groupe » de personnel restera sur la base de Niamey pendant que le transfert est en cours, a-t-elle précisé. Par ailleurs, des « personnels non essentiels et sous-traitants » avaient déjà quitté le pays il y a plusieurs semaines.
Sabrina Singh a confié : « Nous espérons qu’il pourra y avoir une solution diplomatique pour résoudre ce qui se passe », avant d’ajouter : « Nous ne sommes certainement pas favorables à la prise de contrôle militaire d’un dirigeant ou d’un gouvernement démocratiquement élu. »
Le Niger abrite actuellement 1 100 soldats américains et environ 1 500 soldats français déployés dans trois bases, engagés dans des opérations contre les groupes djihadistes actifs dans la région. Cette décision intervient alors que la France a également entamé des discussions sur le retrait de « certains éléments militaires » français au Niger, bien que les États-Unis aient souligné qu’il n’y avait « aucun lien » entre ces mouvements de troupes américaines et les actions de l’armée française.
Les États-Unis n’ont toujours pas ambassadrice à Niamey
La crise politique au Niger a également eu des répercussions diplomatiques. Kathleen Fitzgibbons, la nouvelle ambassadrice des États-Unis au Niger, a reporté la présentation officielle de ses lettres de créance en raison de la « crise politique actuelle ». Les États-Unis, tout comme d’autres pays occidentaux et de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), suivent de près l’évolution de la situation au Niger.
Bien que la secrétaire d’État adjointe américaine, Victoria Nuland, ait effectué une visite surprise à Niamey début août, elle n’a pas pu rencontrer ni le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, ni le président renversé, assigné à résidence. Les États-Unis continuent d’exprimer leur espoir que des solutions diplomatiques seront trouvées pour résoudre la crise politique au Niger.
Ce redéploiement de la force américaine intervient dans le pays quelques jours après la demande faite par le général Abdourahamane Tiani à la France de retirer son ambassadeur Sylvain Itté du Niger. Après le refus de la France de mettre à exécution cette demande, le Niger avait ensuite menacer de retirer à Sylvain Itté sa lettre d’accréditation, ce qui ferait de lui un immigré sans pays au Niger.