Les affrontements entre les rebelles du M23 et des milices pro-gouvernementales dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) se sont intensifiés ces derniers jours. Parallèlement, une attaque attribuée aux rebelles ADF a causé la mort d’au moins 26 civils, suscitant la colère des habitants.
RDC: affrontements entre le M23 et des groupes pro-gouvernementaux
Les tensions dans l’est de la RDC ont atteint un nouveau pic avec les récents affrontements entre les rebelles du M23 et des groupes armés pro-gouvernementaux. Selon le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, un soldat de la force régionale de l’EAC a été tué par des tirs de mortiers à Kibumba, une localité située à proximité de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Les combats se sont rapprochés de Goma, suscitant des inquiétudes quant à la sécurité de cette grande ville.
Bien que les autorités officielles aient indiqué que ces combats opposaient le M23 aux groupes pro-gouvernementaux, des questions subsistent sur la participation de l’armée congolaise aux hostilités. Un communiqué du gouvernorat au Nord-Kivu a laissé planer l’ambiguïté en affirmant que des dispositions avaient été prises pour « répondre à toutes les éventualités » après l’attaque d’une position militaire.
La veille des affrontements, le gouvernement congolais avait accusé le M23 d’avoir tué plusieurs dizaines de civils près de Tongo, des allégations contestées par le M23. De plus, des images de drone ont montré une colonne de l’armée rwandaise présente en RDC, ravivant les accusations de soutien du Rwanda aux rebelles du M23.
Pendant ce temps, au moins 26 civils ont perdu la vie lors d’une attaque attribuée aux rebelles ADF. Cette attaque a eu lieu dans la ville d’Oicha, à proximité de Beni, et a été caractérisée par des pillages et des meurtres brutaux à l’arme blanche. Les ADF, originaires d’Ouganda et affiliés à l’État islamique, ont été accusés de multiples actes de violence dans la région du Nord-Kivu.
Ces hostilités attestent une fois de plus, la fragilité de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC qui est sous état de siège depuis plusieurs mois. Kinshasa qui accuse Kigali d’être de mêche avec le M23 qui a lancé une grande offensive contre la RDC en début d’année, peine à trouver la meilleure formule face à cette situation qui suscite inquiétude avec plusieurs morts et des déplacés par milier.