Ce samedi 02 septembre 2023, des milliers de Nigériens ont manifesté dans la rue pour exiger le départ de l’armée française. Ces manifestations font suite à la dénonciation et à la rupture des accords militaires entre Niamey et Paris par la junte.
Niger : forte mobilisation contre l’armée française à Niamey
Le bras de fer entre la France et les nouvelles autorités nigériennes prend une nouvelle tournure. Alors que Paris refuse de rappeler son ambassadeur et de faire partir ses militaires, la junte et les populations perdent patience. En témoigne les communiqués du CNSP et les manifestations organisées fin semaine par le M62.
En effet, suite à l’appel du mouvement M62, des milliers de personnes, notamment des jeunes sont sortis dans les rues de Niamey pour exiger le départ sans conditions de l’armée française. La manifestation s’est tenue au rond-point Escadrille, devant une base militaire de Niamey, qui abrite des militaires français.
Pour ces manifestants, soutiens du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l’armée française n’a plus sa place dans leur pays. Sur les pancartes on pouvait lire des slogans hostiles à la France.
Cette manifestation vient confirmer le désamour entre la France et une bonne partie de la population nigérienne acquise à la cause des putschistes. Ce scénario ressemble bien à celui du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée où la France s’est mise dans un bras de fer avec les militaires qui sont actuellement au pouvoir.
Au Niger, la France résiste
Depuis le coup d’État du 26 juillet, la France a refusé de se ranger du côté des putschistes. Les autorités françaises refusent de reconnaître la junte et continuent d’apporter leur soutien au régime de Mohamed Bazoum, qui en réalité n’existe plus.
Farouchement opposée au coup d’État, la France dit ne pas vouloir discuter avec la junte. Pour les autorités françaises toutes les décisions et mesures prises par cette dernière sont nulles et de nul effet.
La France dit non au départ de ses militaires et au rappel de son ambassadeur, comme l’a demandé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). L’ambassadeur est donc resté en poste malgré la menace d’une explusion forcée.
Il faut rappeler qu’au Niger, l’armée française compte 1500 soldats sur place. Ils étaient engagés aux côtés des forces armées nigériennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.