Un panel avec les points focaux médias a été organisé le mercredi 2 août par le CNDH (Conseil national des droits de l’homme) en préparation des élections régionales et municipales du 2 septembre prochain. L’objectif de la session était de mettre en lumière la sécurité des journalistes.
Le CNDH se préoccupe de la protection des journalistes en période électorale
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a lancé le mercredi 2 août 2023 au siège de l’institution aux Deux-Plateaux Vallons, un panel portant sur la question de la protection des journalistes en période électorale. Cette session avec les points focaux médias portait sur le thème : ‘’Protection des journalistes en période électorale : enjeux, défis et perspectives’’. C’était en collaboration avec le Bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
En prenant la parole au nom du CNDH, la présidente Namizata Sangaré a fait savoir que la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité sont essentielles pour préserver le droit fondamental à la liberté d’expression, garanti par l’article 19 de la Constitution ivoirienne, ainsi que par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
‘’Dans le monde, les journalistes continuent d’être victimes de toute une série de répression : agressions mortelles, agressions physiques non mortelles, enlèvements, détentions arbitraires, menaces, harcèlement hors ligne et en ligne, et représailles contre les membres de leur famille. Toutes ces attaques constituent une menace considérable pour la capacité des journalistes à accomplir leur travail essentiel et à servir le droit des populations à l’information’’, a déclaré la présidente du CNDH.
‘’À la faveur des prochaines municipales et régionales qui se tiendront le 2 septembre prochain, nous avons estimé qu’il était important d’initier cette session pour évoquer ensemble les responsabilités des journalistes, en termes de droits, mais aussi de devoirs en période électorale. Cette session vise à outiller les journalistes à mieux se protéger en période électorale. Il s’agit également d’appeler l’attention des pouvoirs publics sur la sécurité des journalistes en tout temps et surtout en période électorale et de leur favoriser l’accès à l’information’’, a poursuivi Namizata Sangaré.
Quant au président de l’Autorité nationale de la presse (ANP), Samba Koné, il a fait une communication qui a porté sur le thème : “Comment écrire pour se protéger en période électorale ? “. Il a exhorté les journalistes à s’appuyer sur le code d’éthique et de déontologie. Ils doivent être guidés dans leurs différents articles par des valeurs telles que l’impartialité, l’équilibre de l’information, l’exactitude et la justesse dans la manière de rapporter les faits, sans tomber dans la discrimination, la diffamation et la corruption, afin de se prémunir de tout danger.
De son côté, le directeur général de l’ISTC-polytechnique, Dr Alfred Dan Moussa a planché sur le thème ‘’Contribution des journalistes pour des élections apaisées’’. Dans sa communication, le président de l’Observatoire de la liberté de la presse, l’éthique et de la déontologie (OLPED) a indiqué que la liberté de la presse est partout sauf dans l’injure, dans la diffamation. Il a aussi souligné que les médias ne sont pas des partis politiques, ils ne sont pas des candidats aux élections municipales et régionales.
Pour sa part, la représentante du bureau de l’UNESCO-Abidjan, Lala Okou a présenté le plan de travail de son institution pour la sécurité des journalistes et le cadre juridique. Elle a présenté un tableau noir pour les hommes du micro, de la plume et du digital dans le monde.
Ainsi, selon les chiffres de l’UNESCO, les régions les plus dangereuses pour les journalistes en 2022 étaient l’Amérique latine et les Caraïbes, avec 44 meurtres, soit plus de la moitié de tous ceux qui ont été commis dans le monde. L’Asie et le Pacifique ont enregistré 16 meurtres, tandis que 11 journalistes ont été tués en Europe de l’Est. Les pays les plus meurtriers ont été le Mexique, l’Ukraine et Haïti, avec respectivement 19, 10 et 9 meurtres commis. Elle a rappelé par la même occasion que la Côte d’Ivoire est classée 54e sur 180 en 2023 contre 37e sur 180 en 2022.