Le jeudi 22 juin 2023, une rencontre d’échange s’est tenue à la salle des fêtes de la Mairie d’ Aboisso, réunissant les autorités préfectorales, les membres de la Commission Électorale Indépendante (CEI) et les acteurs clés de la région du Sud-Comoé.
Municipales 2023 à Aboisso: À deux mois des élections locales, la CEI exclut des villages de la commune et réduit le territoire communal
Cette entrevue avait pour objectif de discuter de « l’impact du décret N°2010-233 du 25 août 2010 fixant le ressort territorial des régions, départements, sous-préfectures et communes sur la campagne électorale ».
Présidée par le préfet de Tiapoum, Zobo Lucien, assurant l’intérim du Préfet de Région, préfet du département d’Aboisso, Légré Koukougnon, ainsi que par le quatrième vice-président de la CEI, Bamba Siaka, cette réunion a permis aux autorités préfectorales d’apporter des éclaircissements sur le décret n° 2010-233 du 25 août 2010, dont certaines dispositions ont été abrogées par la Loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales en Côte d’Ivoire.
Il ressort que les villages d’Assouba, d’Ayébo, de Bakro, de Koffi-kokorékro, naguère rattachés à la commune d’Aboisso, ne font plus partie du territoire communal mais de la sous-préfecture. Une reconfiguration rejetée en bloc par la majorité des participants à cette rencontre.
Natif du village de Bakro, pour Alfred Kouao, cette mesure d’inféoder les villages Assouba, Ayébo, Bakro, Koffi kokorékro à la sous-préfecture, vise à favoriser les candidats du parti au pouvoir, car « les militants de ces gros villages à fort taux électoral, acquis à la cause du Pdci-Rda et du PPA-CI, seront soustraits de la sphère communale au profit du Rhdp, dont les militants fourmillent dans les villes et les environs ».
Présent à cette rencontre, le maire sortant d’Aboisso, Jérémie N’gouan Alfred, a fustigé ce nouveau découpage à moins de deux mois du scrutin électoral.
S’il a rappelé qu’à l’analyse des textes régissant les communes en Côte d’Ivoire, le décret de 2012 n’a fait qu’abroger les dispositions concernant la communalisation des 520 plus 299 communes créées par le président Gbagbo sans toucher à l’organisation territoriale, le candidat désigné du PDCI aux élections municipales du 02 septembre, s’est montré inquiet quant à la précipitation de l’exécution de cette décision et se demande pourquoi ce projet n’a pas été exécuté avant l’enrôlement et à seulement deux mois des élections.
« Ce décret qui dormait depuis plus de dix ans dans les tiroirs du ministère de l’intérieur, vous venez de le sortir, était-ce le moment?», a-t-il interrogé. Les populations des villages désormais exclus de la commune, accepteront-elles de perdre leurs droits de vote après avoir participé