En Côte d’Ivoire, Justin Koné Koné Katinan, porte-parole du PPA-CI, a animé la 18è tribune d’échange du parti Laurent Gbagbo, jeudi 15 juin 2023 à Abidjan-Cocody.
Un programme de réformes économiques contrayantes, élaboré entre la Côte d’Ivoire et le FMI
Justin Koné Katinan a axé son intervention sur l’affaire du « casse de la BCEAO » et un probable programme d’ajustement structurel imposé à la Côte d’Ivoire suite à un accord de prêt de FCFA 2.100 milliards (3,5 milliards dollars) pour soutenir le programme de réforme économique élaboré par les autorités ivoiriennes.
Pour le PPA-CI, la Côte d’Ivoire subit une pression des bailleurs de fonds internationaux.
Pour M. Katinan, cela ne fait aucun doute que le gouvernement ivoirien est contraint par le Fonds monétaire international d’augmenter ses recettes intérieures.
Selon lui, le principal programme de réforme prévu par cet accord est la mobilisation des recettes intérieures, essentielle pour préserver la viabilité des finances publiques et de la dette associée à une efficacité accrue des dépenses, afin de financer les besoins d’investissement et les dépenses essentielles c’est-à-dire celles des secteurs sociaux (santé, éducation, etc…).
La mobilisation des recettes intérieures signifie le relèvement des recettes qui implique l’élargissement de l’assiette d’imposition et la mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme qui devrait viser des réductions des dépenses fiscales inutiles et des exonérations fiscales, en particulier pour la TVA. Il faut donc un système fiscal plus simple, plus transparent et efficace.
Une nouvelle flambée des prix annoncée
La mobilisation des recettes intérieures se fait aussi à travers cette forme d’impôts indirects que constituent les multiples péages sur nos routes et autoroutes.
Ces impôts indirects ont pour conséquences l’augmentation du coût du transport et des prix des denrées alimentaires qui vont entrainer la baisse des revenus des populations.
La Côte d’Ivoire vit sous le régime d’un ajustement structurel du FMI qui impose de nombreux sacrifices aux populations. Dans l’incapacité d’élargir l’assiette de l’impôt, le pouvoir se rabat sur l’augmentation des bases d’impositions.
C’est dans cette logique que sont intervenues les dernières tentatives d’augmentation des data de l’internet. Ces tentatives, ayant fait l’objet de vives protestations, le gouvernement a reculé certainement pour mieux sauter.
En attendant, il a jeté son dévolu sur l’électricité. Or l’augmentation du prix de chaque source d’énergie entraine des effets dominos. Celle de l’électricité va engendrer nécessairement un renchérissement de la vie. Et ce n’est donc pas le seul chapitre que le gouvernement doit toucher.
Il est demandé au gouvernement les mesures suivantes :
Suppression de la subvention sur le gasoil ;
Suppression de la subvention sur la farine de blé
L’application du taux normal sur certains produits qui étaient frappés par un taux réduit ;L’application de la TVA sur les produits qui en étaient jusqu’ici exonérés.
« Gbagbo visé par un plan d’élimination poliyique »
Evoquant la question de la radiation de Laurent Gbagbo sur la liste électorale de 2023 pour sa condamnation dans le procès de la casse de la BCEAO, Justin Koné Katinan estime que l’ancien chef de l’Etat est » la cible d’une machination conçue par le Pouvoir Exécutif ».
Ce « plan d’élimination poliyique » a été « légalisée par le pouvoir judiciaire, et mise en œuvre par la CEI ». C’est donc une bonne partie de tous l’appareillage de l’Etat qui est mise au service de cette machination.
La victoire du Président Laurent GBAGBO à la CPI a consacré la fin de l’externalisation de cette machination. Ayant perdu de ce côté-là, tous les acteurs internes jouent à fond leurs missions depuis 2018. Ils espèrent une victoire à l’usure.
Notre devoir, en tant que parti politique, Femmes et hommes de tous les camps, qui rejettent l’arbitraire et l’injustice comme mode régulation des contradictions dans notre société, est de garder permanente la mobilisation. L’arbitraire et l’injustice ne trouvent de limites que devant la détermination de ceux qui s’y opposent.
Refusons de céder devant l’injustice d’où qu’elle vienne. C’est à ce prix que nous consoliderons notre contrat social. Le Président Laurent GBAGBO ne peut et ne doit, en aucun cas, être exclu du débat politique en Côte d’Ivoire, par des méthodes frauduleuses.
Source : Sercom PPA-CI