Jean-Claude Amani alias JC Pluriel s’est confié à cœur ouvert au micro de nos confrères de linfodrome dans la rubrique Inside. Dans cet entretien, le Zouglouman est revenu sur sa carrière musicale, les difficiles moments de sa vie et son retour sur la scène avec un nouveau single baptisé ‘’Dieu des dieux’’, ainsi que sur l’avenir du Zouglou.
JC Pluriel : ‘’Moi et la police, on est toujours ensemble’’
Les mélomanes ivoiriens ont connu véritablement JC Pluriel avec sa célèbre chanson ‘’L’année de mon année’’, dans les années 2000. Après ce hit, les autres productions du Zouglouman n’ont pas connu un franc succès. Le chanteur devenu entre temps un agent des forces de l’ordre intégré dans l’orchestre d’unité de sécurité ivoirienne, s’est fait oublier un tant soit peu par le public. Quelques années plus tard, il quitte les rangs de la police nationale de Côte d’Ivoire pour retourner à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC) d’où il sort en 2021, titulaire d’un Master et mieux, major de sa promotion.
Aujourd’hui, titulaire de ce diplôme, le chanteur est enseignant de musique à l’INSAAC. Mais comme JC Pluriel a toujours la musique dans les veines, il revient huit ans après, avec un nouveau single baptisé ‘’Dieu des dieux’’, pour le grand bonheur des mélomanes. Avant d’en arriver là, beaucoup d’embûches se sont mises sur le chemin de l’artiste.
-Huit ans après ‘’Héros des temps’’, où était passé JC Pluriel ?
Oh, je préfère que les fans retiennent le retour de l’artiste que je suis. Je veux même m’excuser auprès d’eux pour avoir laissé tout ce temps vide. Peut-être qu’ils avaient envie de m’écouter davantage, mais cela n’a pas été le cas. Désormais, JC Pluriel est là avec un nouveau single intitulé ‘’Dieu des dieux’’.
-Pourquoi as-tu quitté la police pour la musique ?
On ne quitte jamais la police. On ne quitte pas l’armée. Par exemple, on reste à vie infirmier, docteur. Sauf que j’avais envie de mieux servir mon pays la Côte d’Ivoire. J’ai des diplômes purement artistiques et musicaux, le lieu et l’endroit qui m’allaient mieux, c’est l’art où je suis aujourd’hui. La police a été le lieu de bénédiction pour moi. Ça été aussi le lieu de grâce où mon œuvre a eu le plus de succès. Moi et la police, on est toujours ensemble. Je me ferai passer désormais ambassadeur de la police ivoirienne. Je profite ici pour dire merci au Ministre Général Vagondo Diomandé pour tout ce qu’il a fait et continue de faire pour moi.
-Entre le Zouglou et Gospel, quel est ton véritable style musical ?
(Avec un petit rire en coin) Je suis Zouglouman. On a l’impression que mes chansons ont beaucoup de connotations spirituelles. Mais, lorsque vous arrivez dans la musique, il faut avoir un paradis musical qui est la marque de fabrique d’un artiste. Et, le mien comme j’ai grandi à l’Eglise, il y a beaucoup de spiritualité autour de mes œuvres discographiques.
‘’Le Zouglou n’a pas de concurrent et il ne va pas tomber’’
-Quelle est ton impression que tu as de savoir que tu es apprécié par la Première dame, Dominique Ouattara ?
Je salue au passage la Première dame, Dominique Ouattara qu’on appelle affectueusement maman Dodo. Merci, beaucoup maman, parce que vous avez été l’ambassadrice de l’art de JC Pluriel. C’est une empreinte qui va me suivre à vie et c’est une fierté pour moi de savoir que la Première dame apprécie ma musique.
-N’as-tu pas l’impression que Kerozen copie ta musique ?
Chez nous les Akans, on dit qu’on ne copie que la bonne danse. Nous sommes dans un petit pays comme la Côte d’Ivoire, on ne va pas créer de guéguerre entre nous les artistes. Regardez bien les couleurs musicales ivoiriennes depuis 2012 où j’ai sorti le single ‘’L’année de mon année’’. C’est pratiquement les mêmes rythmiques qu’on appelle 12/8. Avant, la musique ivoirienne était très carrée. Si, les gens disent qu’on fait comme du JC Pluriel, c’est une fierté et un honneur pour moi.
-N’est-ce pas votre retrait de la musique qui a donné de la visibilité à Kerozen ?
On peut le dire ainsi. Chacun à son étoile, chacun à son année. Il y a des circonstances de la vie qui peuvent faire croire à quelque chose. Peut-être qu’au cours du temps et de la vie, ça devait se passer comme cela. Quand ça arrive, il ne faut pas penser, il faut constater et juste se mettre au travail. Le succès qu’il a eu, c’était prédestiné. Il l’a eu et moi, je dois me mettre au travail. Je suis revenu et avec quoi ? Le bien qu’on pense de JC Pluriel est-ce qu’il est capable de récidiver où est-ce qu’il ne pourra pas? ça devient un défi pour moi. C’est cela qu’on reconnaît un artiste. Mais, il y a un adage qui dit que tout le monde tombe, mais c’est celui qui se relève qu’on applaudit.
‘’Le succès de Kerozen était prédestiné’’
-Revenons à ton nouveau single ‘’Dieu des dieux’’…
Huit ans de retrait avant de revenir avec ‘’Dieu des dieux’’. Huit ans, j’ai vécu beaucoup de choses. Je n’ai pas envie de revenir dessus, mais j’étais dans un moment d’ascension. Tout d’un coup, vous disparaissez sans donner de raisons. Il n’y a pas eu de buzz autour. Le single ‘’Dieu des dieux’’, vient pour montrer ma reconnaissance à Dieu vis-à-vis de tout ce que j’ai vécu de difficile.
-Est-ce un retour définitif de JC Pluriel ?
C’est un retour plus que définitif sur la scène musicale ivoirienne. JC Pluriel est là pour le bonheur de ses fans. Pour tous ceux qui l’ont connu ou pas, je suis bel et bien de retour.
-Quel est ton point de vue sur le Zouglou ?
Le Zouglou n’a pas de concurrent et il ne va pas tomber. Le Zouglou va connaître une mutation. Vous avez vu aux Etats-Unis comment les 2Pac rappaient et aujourd’hui, on voit que ce n’est pas la même chose quand vous écoutez les rappeurs. Le Zouglou n’était pas une musique, c’était juste une philosophie et après on a commencé à défendre une cause et toute une situation. Il y a une autre façon de le faire avec les percussions et l’ambiance facile. Mais, cela a très évolué, parce que nous sommes plus dans l’analogie. Nous sommes aujourd’hui dans Itech et la couleur musicale va forcément changer. Les arrangeurs sont confrontés à cela.