Le président Laurent GBAGBO a été radié de la liste électorale suite à sa condamnation relative aux graves tribulations de la crise postélectorale de 2011 au cours desquelles les banques, les établissements financiers et particulièrement la BCEAO, ont été réquisitionnés à dessein sous l’empire des armes des FDS dont il fut le Chef suprême.
Contentieux de la liste électorale : la safe, une sycophante pour discréditer la CEI et semer le trouble
Laurent Gbagbo est condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne qui par ailleurs le prive de ses droits civiques et politiques.
Par voie de conséquence il n’a pu voter, ni être retenu comme candidat aux élections de 2020 et subit sine die la même sanction si une loi d’amnistie n’est pas engagée pour l’annihiler.
Bien entendu, nonobstant la grâce présidentielle qu’il eût bénéficiée, il reste privé de ses droits civiques.
En effet, en prélude aux élections locales du 2 septembre prochain, la liste électorale a été remise à jour en intégrant les nouveaux majeurs d’une part, et en extrayant les électeurs décédés et ceux qui ont été privés de leurs droits civiques d’autre part.
Cette liste provisoire conformément à la constitution est mise à la disposition des partis politiques et des électeurs pour être vérifiée, appréciée et corrigée éventuellement par demande de recours dans un délai de dix jours.
Cette procédure appelée « contentieux des listes électorales », est dénoncée par la coalition PDCI-RDA et le PPA-CI. À cet égard, la Cheffe de cabinet de Laurent GBAGBO Maître Habiba TOURÉ, par ailleurs Présidente de SAFE (Sentinelle Anti-Fraude Électorale) créée à l’occasion par le PPA-CI, est montée au créneau lors de sa conférence de presse destinée à jeter en pâture la Commission Électorale Indépendante (CEI) en relevant des irrégularités qu’elle juge délibérées par ladite Commission.
Cette sortie ubuesque d’Habiba TOURE à l’effet de mettre au pilori la CEI est purement fantaisiste et inappropriée. Le contentieux des listes électorales, sert à régulariser ou formaliser toutes les irrégularités décelées sur la liste électorale.
Ces irrégularités dont elle fait cas peuvent provenir des erreurs induites lors de l’enrôlement des citoyens sur la liste électorale.
Se servir d’une dénonciation diffamatoire à dessein politique électoraliste, c’est faire immédiatement surgir l’image de deux situations adjacentes, aussi intolérables l’une que l’autre dans l’opinion collective.
D’un côté, c’est une diffamation du régime au pouvoir et de la CEI de telle façon que chacun des électeurs ou des citoyens, érigé en vigile de son prochain, est sommé de se dresser l’un contre l’autre, et de l’autre côté, engendrer le doute ou une autre forme de méfiance et de discrédit sociopolitique.
Il ne suffit pas de se réfugier derrière une morale non commode et équivoque qu’est la SAFE. Bien que l’alerte a droit de cité dans notre démocratie, il n’en demeure pas moins que le citoyen doit rester vigilant aux dénonciations méprisables, au double risque d’une suspicion généralisée qui déstabiliserait la quiétude et la paix retrouvées ; pratique qui a constitué une tâche dans les périodes troubles de notre histoire commune et qui a fait souffrir nos peuples.
La Sentinelle Anti-fraude Électorale est rentrée dans sa phase active de sycophante. Alors on ne saurait donc sacrifier une vision éthique simplificatrice de la CEI. Il faut tout à la fois prévenir et réprimer efficacement les dénonciations à dessein de la SAFE pour ne pas nuire aux intérêts publics et privés, sauvegarder et protéger la loi électorale.
Cependant il faudrait aussi que les alertes reçues, puissent être traitées par des procédures appropriées, afin de donner rapidement des suites à celles qui sont légitimes et d’écarter celles qui sont infondées, voire abusives.
Par Idriss DAGNOGO
Cadre RHDP Diaspora