La Commission Électorale Indépendante (CEI) a publié la liste électorale provisoire et l’a remise aux partis politiques lors d’une rencontre le samedi 20 mai 2023. Cependant, les partis politiques ont jusqu’au 8 juin prochain pour faire des réclamations auprès de la CEI avant la proclamation de la liste définitive.
Gbagbo radié de la liste électorale : Le PPACI déclare un casus belli au pouvoir
Le représentant du PPA-CI à cette rencontre, Sébastien Dano Djédjé, constatant l’absence de l’Ex Président Laurent GBAGBO, par ailleurs Président du PPA-CI de la liste électorale, se dit choqué et crie à l’injustice. « Cela remet en cause la crédibilité de la Commission électorale indépendante (CEI). Le processus électoral perd de sa crédibilité», déclare-t-il avant de quitter honteusement les lieux avec sa délégation.
A l’issue de ce désaveu, le PPA-CI a tenu une conférence de presse par la voix de son Porte-parole KONÉ Katinan pour dénoncer le retrait de leur leader de la liste électorale qu’il assimile à une provocation inacceptable. « Un tel entêtement de la part du régime ivoirien fait courir de graves risques à la paix et à la cohésion sociale », affirme-t-il.
En outre, il informe l’opinion nationale et internationale que les instances de son parti vont se réunir incessamment pour définir les actions de lutte en réponse à cet acte de provocation. Il avise par conséquent que le gouvernement sera responsable des risques de trouble encourus par cette décision de rejet de leur leader. Un Casus Belli fait au pouvoir alors qu’il sait bien que leur leader est frappé de privation de ses droits civiques et politiques par la justice de son pays.
A priori, le PPA-CI se réfère à la décision de la Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) de 2020 qui avait demandé la réintégration de Laurent GBAGBO et Guillaume SORO dans la liste électorale nonobstant leur condamnation par la justice ivoirienne. À cet égard, la Côte d’Ivoire à l’instar de beaucoup de nations souveraines, a réaffirmé la primauté de sa Constitution sur des engagements internationaux qu’elle juge trop intrusifs. Une position par ailleurs qui fait débat dans le monde entre les juristes constitutionnalistes et internationalistes.
Dans un État démocratique, les partis d’opposition ont le droit de manifester leur colère, leur mécontentement et cela dans un cadre républicain. En revanche, le pouvoir a le devoir de faire respecter la discipline l’un des éléments essentiels du triptyque de la devise ivoirienne, les règles relatives aux manifestations, et parer à toute éventualité de troubles à l’ordre public. Toute action répréhensible, contraire aux règlements, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur. C’est cela aussi l’un des principes de l’Etat de droit.
Par Idriss DAGNOGO
Cadre RHDP Diaspora