C’est un secret de polichinelle sauf si l’on feint d’ignorer le sort du Président Laurent GBAGBO à la course présidentielle de 2025. Il faut rappeler que le prédécesseur du Président Alassane OUATTARA est condamné par la justice de son pays à 20 ans de prison pour le braquage de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) suite à la crise postélectorale de 2010 engendrée par le refus de GBAGBO de céder le pouvoir à OUATTARA vainqueur de l’élection présidentielle.
Élection présidentielle 2025 – Gbagbo forclos d’office: A qui profite profite la forclusion ?
C’est à l’issue du bicéphalisme à la tête du pays avec deux gouvernements antagonistes que les banques du pays ont suspendu les opérations et transactions bancaires sous l’ordre de la BCEAO qui fit allégeance au nouveau président élu.
Face à ce camouflet et blessé dans son amour-propre, l’Ex Président réquisitionne les banques, en l’occurrence les banques françaises, l’agence ivoirienne de la BCEAO et les établissements financiers ivoiriens avec les Forces de Sécurité (FDS) à l’effet de sauver les meubles et la face.
Sa condamnation à 20 ans relève de la casse desdits établissements financiers. Cependant, il est en liberté, libre de ses mouvements car il a bénéficié de la grâce présidentielle. En revanche, jusqu’à preuve du contraire, il est toujours privé de ses droits civiques qui d’emblée le rendent forclos de la course présidentielle prochaine.
Le retour de Laurent GBAGBO et Charles Blé GOUDÉ
Il faut noter que le dialogue politique entrepris par les belligérants politiques, a fini par obtenir un parallèle ou une complémentarité entre les paradigmes de paix, de réconciliation nationale et les instances judiciaires.
Les recommandations sorties du dialogue ont permis le retour d’exil de certains condamnés de crime économique et particulièrement de Laurent GBAGBO et Charles Blé GOUDÉ sans poursuite judiciaire.
Certains ont même bénéficié d’une amnistie et vaquent à leurs occupations quotidiennes. La réconciliation, entreprise en dehors des instances judiciaires, est pensée finalement comme une finalité en elle-même que comme une option aux voies judiciaires.
Alors à qui profite la forclusion ?
Raison pour laquelle nonobstant la privation de GBAGBO et Blé GOUDÉ de leurs droits civiques, ils président aux destinées de leurs partis politiques respectifs sans en être inquiétés. Cette considération de la loi à dessein peut causer des incompréhensions regrettables.
Alors quel qu’en soit le prix, vaut mieux privilégier les bases de l’État de droit que le droit de l’État. Par ailleurs, paradoxalement l’on constate qu’aucun député de gauche ni de droite n’a daigné introduire à l’Assemblée Nationale une procédure d’amnistie à son bénéfice.
Alors à qui profite la forclusion ? La politique est un jeu dans lequel toute situation active ou latente est explorée et exploitée en vue de gagner des points. En effet, le PDCI-RDA et le PPA-CI sont en alliance pour une synergie d’actions et de stratégies en vue de reconquérir le pouvoir d’État.
La forclusion du leader du PPA-CI est naturellement à l’avantage du parti septuagénaire
Cependant, chacun tisse sa toile à l’effet de se faire la part belle. La forclusion du leader du PPA-CI est naturellement à l’avantage du parti septuagénaire qui espère dans l’état actuel des choses, fédérer les forces de gauche autour de son idéal. Cela va de soi.
En revanche, c’est mal connaître cet orgue de la politique ivoirienne rompu à la tâche dans l’Odyssée du paradigme de l’opposition contrairement au Sphinx de Daoukro. D’ailleurs, il ne sera pas à son premier coup d’essai lorsque le PDCI-RDA se retrouvera roulé dans le fond du sac de farine.
Au regard du spectacle que l’alliance nous offre avec son lot d’impasses, de manipulations et de surprises en prélude aux velléités des élections locales, elle semble avoir perdu de sa crédibilité dans l’opinion publique. Wait and see…
Idriss DAGNOGO
Cadre RHDP Diaspora.