Les partis d’ opposition, dans leurs prérogatives, sont des laboratoires d’idées, ils « fabriquent » des idéologies et alimentent constamment le débat politique de propositions, auxquelles ils donnent une cohérence quand ils élaborent leur programme. Ils contribuent donc à la formation et à la structuration de l’opinion publique, ils agrègent et articulent les demandes des citoyens qu’ils transforment en un programme général.
La société civile semble remplacer les partis d’ opposition dans leurs missions en Côte d’Ivoire
Les partis d’ opposition, quels qu’ils soient, jouent un rôle non négligeable dans la politisation de la population et ils contribuent à assurer l’intégration des citoyens au système politique. À contrario de ce qui précède, les partis d’opposition ivoiriens sont très loin de leurs prérogatives. Ils ne parviennent pas à convaincre. En lieu et place de leurs missions, une grande diversité d’organisations porte des revendications, qui ont directement ou indirectement une signification politique.
Elles constituent des composantes de la «Société civile» qu par ailleurs semble se renforcer. Des groupes de personnes tels que des associations, des lobbys, les syndicats influencent de plus en plus les politiques publiques. Ces organisations de la Société civile enclines aux groupes d’intérêt font pression sur le pouvoir politique pour l’influencer dans un sens qui est favorable à des revendications citoyennes, puisque le pouvoir politique reste l’ultime décisionnaire.
Car c’est lui qui élabore le droit notamment les lois et règlements et les fait appliquer. Il est donc de bon aloi de le convaincre de l’importance d’un problème et de la nécessité d’agir pour y remédier. En effet, les associations, les syndicats, la société civile peuvent également sensibiliser et mobiliser les concitoyens en vue d’influer (pour ou contre) sur les décisions que les pouvoirs publics sont amenés à prendre. En revanche, il ne s’agit pas d’influencer les pouvoirs publics par la pression externe ultime, en signalant l’importance d’un enjeu.
Il s’agit tout simplement de devenir l’interlocuteur des pouvoirs publics sur un domaine politique donné corroboré dans le civisme. « S’opposer n’est autre que proposer. Une opposition sans proposition n’est qu’un mouvement d’humeur. » Robert SABATIER.
Par Idriss DAGNOGO
Cadre RHDP Diaspora