Comprenons bien. Premièrement, les opérateurs étaient en libre concurrence. Les consommateurs bénéficiaient jusqu’à 400% de bonus sur leurs différentes souscriptions. L’État qui est censé être du côté du peuple, décide de s’ingérer dans cette libre concurrence et prend des décisions pour amener tous les opérateurs à avoir un prix homologué. Qui défend l’État au juste ? Sauf que le prix décidé par l’État n’arrange personne à part les opérateurs et l’État lui-même.
Affaire ARTCI -« Données mobiles »: Qu’est-ce qui empêche le gouvernement de laisser la libre concurrence se faire entre les opérateurs ?
Internet devient cher pendant que les opérateurs doublent et triplent leurs chiffres d’affaires pendant les trois dernières années. Cependant, les consommateurs pleurent sous le coup de la vie cher et personne au gouvernement n’entend les plaintes. Deuxièmement, à propos du retrait illicite et illégal des avantages du consommateur, la loi dit depuis longtemps que les opérateurs doivent reverser à l’utilisateur ses avantages à la prochaine souscription lorsque la date de validité est passée. Là encore, pendant 3 ans, les opérateurs n’ont jamais respecté cette réglementation. Ils ont tous pillé sans vergogne les ivoiriens.
Imaginez vous-même sur 3 ans la valeur de tout ce qu’ils vous ont pris. Troisième point : l’État décide de faire appliquer enfin la loi sur la conservation des avantages, les prix plafonnés et revenir à 200% de bonus. Les opérateurs voient des pertes et décident d’augmenter le prix encore sur le dos du consommateur toujours docile. Cette fois, la grogne monte, trop c’est trop. L’ARTCI ne peut convaincre personne, parce qu’elle est à la base de tout. Le ministre de la communication monte au créneau au journal télévisé de 20h le 10 Avril. Sauf qu’il ne réussit pas à convaincre.
Qu’est-ce qui empêche l’État de laisser d’autres opérateurs s’installer en Côte d’Ivoire pour renforcer la concurrence ?
On attendait de lui qu’il annonce une diminution du prix d’internet à l’image de certains pays voisins qui sont en plus loin derrière la Côte d’Ivoire économiquement parlant. Que la Directrice Générale de l’ARTCI s’explique. Si ce n’est le cas, qu’elle démissionne. Parce que son rôle c’est de protéger le consommateur et non le ruiner. Mais nous avons l’impression qu’elle est protégée au point où le ministre s’explique à sa place. Il annonce juste la suspension de la dernière décision de l’ARTCI, les bonus de 200% et la conservation des avantages sans aller plus loin. Quelqu’un peut-il dire au ministre qu’ils n’ont ainsi rien fait ?
Il nous ramène simplement à la situation de départ. Nous voulons savoir : c’est quoi la politique sociale dont parle le gouvernement ? Se servir dans la poche du pauvre contribuable ? Qu’est-ce qui empêche le gouvernement de laisser la libre concurrence se faire entre les opérateurs ? Qu’est-ce qui empêche l’État de laisser d’autres opérateurs s’installer en Côte d’Ivoire pour renforcer la concurrence ? Et ainsi permettre aux populations de bénéficier des retombées de cette concurrence ?
On a l’impression d’être en face d’un cartel de 3 opérateurs qui ont veillé à faire disparaitre d’autres opérateurs (KOZ, COMIUM, GREEN etc) pour s’entendre sur des grilles tarifaires, dépouiller les ivoiriens et se partager les bénéfices. Cela a bien marché un moment. Maintenant, nous disons non !
La révision à la baisse des datas et non le retour aux anciens prix
C’est pourquoi, il ne faut pas oublier ce qui est en jeu :
1- réclamons la révision à la baisse des datas et non le retour aux anciens prix qui étaient déjà assez élevés.
2- demandons à l’État de laisser faire la libre concurrence entre les opérateurs. Le consommateur est libre d’aller là où la qualité sera de mise et selon sa poche.
3- réclamons le remboursement de toutes nos données volées par les opérateurs qui au mépris de la loi ont retiré les avantages pendant 3 ans.
4- soutenons la levée de fonds initiée par Monsieur Jean Bonin afin de prendre des avocats et poursuivre les opérateurs pour le remboursement des avantages volées aux consommateurs.
5- maintenons la pression en boycottant les produits mobile money des opérateurs.
6- Connectons-nous par fréquence très réduites dans la journée, de sorte à faire perdre aux opérateurs d’énormes bénéfices journaliers.
7- exigeons des explications des Directions générales de l’ARTCI et des 3 opérateurs devant l’Assemblée nationale pour que le peuple les entende et que les responsabilités soient véritablement situées. Chers frères et sœurs, il n’y a que par la naissance d’une conscience collective et responsable du consommateur que le respect pourra s’imposer pour le bonheur de tous.
Ahouman Gaël Lakpa
Écrivain Ivoirien
Auteur-Poète
Consommateur Ivoirien.