Invitée à une émission à la Rti, c’est pratiquement les larmes aux yeux, que la célèbre productrice des séries « Ma famille » et « Ma grande famille », Akissi Delta a expliqué le problème foncier auquel, à son corps défendant, elle est confrontée et qui l’a pratiquement ruinée.
Expropriaton foncière à Abidjan: Affaire Akissi Delta, le scandale de trop
A l’en croire, la productrice aurait acquis depuis 2006, deux terrains de près de deux hectares (2 ha), aux abords du boulevard Latrille. Pour l’un des terrains, un ACD lui aurait été délivré, quand pour l’autre, il lui aurait été demandé de patienter, du fait que l’emprise du boulevard Latrille, compte tenu de son futur élargissement, pourrait empiéter sur une partie.
Au regard de ces acquisitions, la productrice a sollicité un important prêt auprès de plusieurs banques, en hypothéquant ces terrains, à l’effet de donner corps à un projet cinématographique qui lui tenait à cœur. Mais plus tard, ses problèmes vont commencer quand pour ces mêmes terrains, une nouvelle approbation de lotissement a été faite par le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme au bénéfice d’une autre personne.
Dans l’impossibilité d’exploiter ses terrains et contrainte de rembourser les prêts à elle accordés, elle dut se résoudre à vendre nombre de ses biens. C’est pourquoi, au cours de l’émission, elle en appelle au Ministre Bruno Koné, afin que celui prenne en main son dossier et …lui rende justice. Elle a toutefois ajouté que convoquée à la justice, elle aurait gagné son procès en première instance, puis en cassation.
Pourquoi ces plaintes qui sont si nombreuses?
Mais la grosse de la justice semble n’avoir aucune espèce d’importance pour les fonctionnaires du ministère que tient M. Koné Bruno. Si cette affaire a fait la une de l’actualité, c’est bien parce qu’Akissi Delta est une personnalité publique, et surtout parce que la Rti a bien voulu lui donner une lucarne pour s’épancher.
Ils sont légion, les ivoiriens anonymes, qui dans le silence de leurs cœurs souffrent, ruminent leur colère et assistent à leurs expropriations, alors qu’ils sont détenteurs de titres de leurs lopins de terre. Ils sont impuissants face à la machine infernale qui se dresse souvent devant eux. Cette situation qui revient régulièrement et qui cause stress et désolation à certains de nos concitoyens, conduit à de nombreuses interrogations :
– Comment des terrains acquis avec des actes légaux délivrés par le ministère de tutelle, peuvent devenir litigieux et avoir d’autres actes légaux postérieurs aux premiers, et délivrés par le même ministère ?
– Pourquoi ces plaintes qui sont si nombreuses et qui reviennent régulièrement n’attirent pas l’attention du ministère, et que des explications ne sont pas données au peuple ivoirien ?
Que se passe-t-il réellement ?
– Que se passe-t-il réellement ? Les plaintes, on l’a dit, sont nombreuses à Abidjan, à Bingerville, à Songon, en un mot à Abidjan et sa périphérie. Ils sont vraiment nombreux, les ivoiriens dont les terrains ont été arrachés dans des conditions inexplicables.
Les mauvaises langues affirment qu’une véritable mafia, composée de puissants hommes d’affaires, qui aurait des appuis objectifs dans cercle du pouvoir, traque les terrains nus et très bien situés. Le mode operandi est bien simple. Lorsque ces hommes d’affaires sont intéressés par un terrain, ils approchent le propriétaire et lui proposent l’achat du terrain.
Si ce dernier leur oppose une fin de non-recevoir, alors ils font jouer leurs appuis dans l’appareil de l’Etat, et un acte leur est délivré, faisant d’eux les nouveaux propriétaires du terrain en question. Ensuite avec célérité, débutent les travaux sur le terrain. Forts de leurs appuis politiques, ils ne craignent rien de la justice, y ayant également des appuis solides.
Il serait donc temps que l’Assemblée nationale puisse s’en saisir
Vrai ou faux, la récurrence des ces problèmes d’expropriation foncière, doit interpeller au plus haut niveau le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. Mais nombre de nos concitoyens ne trouvent pas de réponses à leurs préoccupations auprès de ce ministère et ne savent pas à quel saint se vouer.
Il serait donc temps que l’Assemblée nationale puisse s’en saisir. La loi donne la possibilité à l’Assemblée nationale d’inviter le ministre, afin que celui-ci s’explique et éclaire la lanterne des ivoiriens sur cette situation qui perdure dans le temps, et qui donne l’impression d’être dans une jungle, où la loi du plus fort est la meilleure.
Le peuple ivoirien serait reconnaissant pour une fois à ses représentants, qui feraient alors œuvre utile, en prêtant une oreille attentive aux complaintes de ceux qu’ils représentent. L’occasion est belle pour se saisir de « l’affaire Akissi Delta » pour crever l’abcès, une fois pour toute. Mais bon… Ainsi va le pays. Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.