Les membres de la famille Konney du village de Modeste ont fumé le calumet de la paix à la suite d’un accord signé, le 22 décembre 2022, sous l’égide des autorités sous-préfectorales de Grand-Bassam. Cet accord est censé mettre fin aux conflits liés au foncier et qui ont poussé le chef Nanan Konney Ahoua Simon à ester en justice contre certains fils du village.
Village de Modeste : Qu’est-ce qui fait courir Jonas Konney ?
Nommé président de la commission foncière du village de Modeste au terme de cette période de conciliation et selon les résolutions de l’accord, Konney Niamké Jonas, frère cadet du chef est accusé par certains fils du village de ne pas jouer franc-jeu. Que se passe-t-il réellement à Modeste ?
« Pour qui roule Jonas Konney, autrefois opposé au chef Nanan Konney Ahoua Simon, lui qui s’était autoproclamé chef de Modeste ? », s’interroge d’emblée le porte-parole des cadres de diaspora, Eby Séverin qui nous a joints au téléphone, le 28 mars 2023. Pour lui, la posture et les agissements du frère cadet du chef cachent des desseins inavoués. Il en veut pour preuve, une conférence de presse tenue par ce dernier, le jeudi 23 mars 2023, à l’insu de la chefferie.
« Ce fait qui n’est pas isolé, n’est que la partie visible de l’iceberg en ce qui concerne les actions menées en sourdine par Jonas Konney, sous le couvert de son titre de président de la commission foncière en vue de parvenir à ses fins, c’est-à-dire destituer le chef en place pour monter sur le trône qu’il convoite depuis plusieurs années », commentent les cadres de Modeste, par la voix de leur porte-parole.
Selon ces fils de Modeste, les actes posés par le passé par ce dernier et des rencontres souterraines avec des habitants de Modeste dont les échos leur sont parvenus, ainsi que les nombreuses rencontres avec les plus grandes autorités administratives et politiques de Grand-Bassam et du Sud Comoé, amènent à s’interroger sur ce qui fait courir le jeune frère du chef.
De toute évidence, à en croire les cadres de la diaspora, « Jonas est en train de ruser avec l’esprit de la réconciliation ou de se servir d’elle pour parvenir à ses fins ». Lesquelles fins, selon eux, seraient la vente illicite des terres du village qui avait déjà cours avant la signature de l’accord. Ce qui a toujours été la source des conflits et du marathon judiciaire qui perdure depuis bientôt 20 ans.
D’ailleurs, dans une récente déclaration, les cadres remettaient en cause le contenu de l’accord signé, car disent-ils, il dépouille le Chef Nanan Konney Ahoua Simon de tous ses pouvoirs en tant que garant de tout le patrimoine du village.
Du reste, les cadres qui projettent d’attaquer cet accord en justice pour obtenir son annulation appellent leur frère Jonas Konney à la retenue et à la responsabilité. Ils rappellent que le titre de président de la commission foncière ne saurait faire de lui le numéro 2 de la chefferie de Modeste contrairement à ce qu’il laisserait entendre çà et là. Il en est de même, selon eux, de la cosignature des attestations villageoises de cession de terres qui échoit au président de la commission foncière et non à la personne de Jonas Konney intuitu personae. Pour eux, toutes ces précisions sont importantes, car il y va de la préservation du patrimoine foncier du village contre les appétits voraces de certaines personnes tapies dans l’ombre.
La réaction du mis en cause
Contacté par téléphone pour avoir sa version des faits, Jonas Konney répond ceci :
« Quel que soit ce que je veux dire, je vous conseille de rentrer vivement en contact avec les autorités pour en savoir plus. Ce sont elles qui suivent à la lettre tout ce qui se passe au niveau de Modeste. Ce n’est pas vrai du tout ce qu’ils sont en train de dire. Des journalistes sont venus me voir, je les ai reçus, ce n’est pas une conférence de presse. Ce que nous avons à faire, c’est de travailler pour que lorsqu’il arrive, il puisse voir les fruits du travail que nous sommes en train de faire. Je ne me reconnais pas dans ce que ce groupe dit. Je vous demande vivement de rentrer en contact avec les autorités. Tout ce qui se passe, les autorités suivent. Il y a même un médiateur qui a été mandaté par le corps préfectoral, qui suit, chaque jour à la lettre, tout ce qui se passe au village de Modeste. Donc rien ne peut se faire hors du corps préfectoral. »
Une correspondance particulière